Cet organisme a récemment fait parler de lui, grâce à ses interventions remarquées lors du séisme d’Haïti. Sa vocation, en effet, est l’aide aux pays dits « en voie de développement », mais il s’agit surtout d’une coopération de fond sur le long terme, et pas seulement dans les nécessités de l’urgence. Fait notable : Crolles, après Paris, est la 2ème ville de France à accueillir l’exposition. Le Jeudi 6 janvier dernier, elle était inaugurée, à l’espace Paul Jargot en présence de Mr François Brottes, Député-maire, qui a salué la persévérance de Mme Edwige Elkaim, présidente du CRIF- Isère et instigatrice de l’événement ; il a également formulé des vœux pour que de telles initiatives, facteurs d’entente, favorisent la paix au Proche Orient.
Mme E. Elkaïm et Mme Delphine Gamburg, représentant l’Ambassade d’Israël en France, dans leurs discours respectifs, ont montré les spécificités de la coopération d’Israël avec les pays émergeants : en particulier le souci de formation et d’éducation dans les domaines médicaux, sociaux, agricoles, technologiques et éducatifs. MASHAV, organisme d’Etat, finance des bourses, afin que des jeunes viennent étudier en Israël ; il envoie des intervenants sur place, dans de nombreux pays ; on peut citer : Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Fasso, le Nigéria, le Togo, République démocratique du Congo... etc.
Justement, la présence la plus expressive et la plus émouvante fut celle de Monsieur Marah Saday, porte-parole du Parti socialiste de son pays, la République Démocratique du Congo. Il est venu témoigner de l’importance et de la valeur de l’apport israélien à l’aide au développement de son pays. Il a insisté sur l’esprit qui préside à cette coopération : il ne s’agit pas d’aides financières ou en matériels dont la destination est hasardeuse, et compromise par la corruption et la dilution inévitable. Il s’agit bien plus fondamentalement de programmes d’alphabétisation, de scolarisation et d’apprentissages divers de techniques, de soins, de construction. Le souci est de former de jeunes générations à un haut niveau, de manière à enrayer la forte émigration, à maintenir sur place de hautes compétences. Les panneaux de l’exposition, une quarantaine, ainsi qu’un document –vidéo, installés dans le hall du magnifique bâtiment de l’Espace Paul Jargot montrent en détails les différents volets de l’action de MARSHAV, les contenus, les partenaires, les participants. Ils montrent aussi l’historique de l’organisme, avec la référence à Golda Meïr et David Ben Gourion, soulignant que cette solidarité d’Israël a existé 10 ans après la création de l’Etat, en 1958. On peut noter, sans pouvoir tout citer, le volet particulier de l’action en direction des femmes.
Ainsi Israël fait bénéficier d’autres pays du fruit de ses recherches ; un exemple parmi bien d’autres : en agronomie ; sur son territoire le pays a une grande partie de déserts, il a dû développer des techniques particulières et s’est spécialisé dans une irrigation pointue, qui intéressent les pays africains.
Monsieur Saday a ajouté un petit bémol personnel. S’il est lui-même très conscient et très reconnaissant à Israël de sa solidarité, il déplore qu’il n’en soit pas de même, bien souvent, pour ceux-là mêmes qui en sont bénéficiaires, et qui, d’après lui, ignorent qu’Israël est à l’origine de la bourse ou de la formation qu’ils reçoivent. Il s’est donné pour mission de le faire savoir, et de lutter ainsi contre les risques d’antisémitisme et d’antisionisme. Pour finir, l’adjoint à la culture de Crolles a manifesté avec sincérité son intérêt pour un aspect d’Israël qu’il ne connaissait pas. Gageons qu’il en était de même pour une partie du public, dont on sentait l’approbation et l’émotion.
Par Liliane Levy de l'association Perec.
Photo (à gauche Delphine Gamburg attachée Ambassade d'Israël, François Brottes Député de l'Isère, Maire de Crolles, Edwige Elkaim, Marah Saday porte parole du PS congolais, délégué à l'Education, et l'adjoint à la Culture) : D.R.