Le CRIF en action
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Publié le 6 Août 2003

Message d’Alain Juppé, Député-maire de Bordeaux, président de l’UMP

Je veux vous dire d'abord combien je regrette de ne pouvoir être présent parmi vous. Nous sommes nombreux, en effet, à être convaincus de l'urgente nécessité en France comme en Israël de renforcer l'amitié entre les deux pays. Vous m'en donner l'occasion et je tiens à vous en remercier très chaleureusement.



La France a soutenu l'État d'Israël dès les premiers temps de son indépendance, appuyant sa sécurité et partageant ses combats.

Des centaines de milliers d'Israéliens ont notre langue en partage.

Il y a enfin les sentiments de la communauté juive française – une des plus importantes du monde – à l'égard d'Israël : attachement à un foyer spirituel, lien personnels ou familiaux, adhésion passionnée ou solidarité critique, mais jamais indifférence.

C'est assez pour fonder une amitié forte et durable. Et s'il fallait le justifier encore, il y a les valeurs qui nous sont communes. Israël, seule démocratie dans sa région, sait combien les démocraties sont menacées.

Il est vrai que l'amitié d'Israël est exigeante. Elle requiert une solidarité entière. Elle consent difficilement au compromis. C'est une exigence à la hauteur de ce qui est en jeu : la survie d'un pays et d'un peuple. Là où un autre pays n'a que des menaces sur sa sécurité, Israël, lui, est en droit de craindre que chaque jour n'amène un danger pour son existence même. La France le sait et il est essentiel que tous les Français le comprennent aussi.

La banalisation de cette horreur presque quotidienne qu'est l'utilisation de personnes comme bombes humaines dont la cible est n'importe quel homme, femme ou enfant israéliens est insupportable.

Nous ne devons pas non plus accepter que la critique de la politique israélienne donne lieu, comme cela se produit trop souvent, à des dérapages inadmissibles. Notre devoir à tous, responsables politiques et citoyens, est de ne pas tolérer que l'antisémitisme avance sous le couvert de l'antisionisme.

Disons-le très clairement : une menace contre l'existence d'Israël en tant qu'État et en tant que peuple est une menace pour tous les hommes libres.

Disons tout aussi nettement à Israël qu'il doit accepter que ses amis et partenaires, notamment européens, lui parlent avec franchise. Une position nuancée n'est pas signe d'indécision ou de faiblesse, et vouloir un règlement juste de la question palestinienne ne s'oppose évidemment pas aux intérêts vitaux de l'État hébreu. C'est permettre au contraire la réalisation des idéaux sionistes d'enracinement dans la terre d'Israël, d'acceptation par l'environnement régional et d'accession enfin à la normalité des nations

À toutes et à tous, je veux dire que je crois en la raison des hommes et de la paix. Je veux exprimer aussi mon admiration pour le courage de peuple d'Israël et pour l'œuvre qu'il a accomplie.

Je veux dire enfin ma certitude d'une amitié franco-israélienne dont vous êtes à la fois les témoins et les acteurs les plus fervents.