Message de François Zimeray, Député européen

Tout ce que j’ai vu aujourd’hui,

Tout ce que j’ai vécu au parlement européen me ramène à une question :

Comment gagner la paix et défendre la cause d’Israël ?

Je viens d’un monde étrange et changeant.

Lorsqu’en 1979 le Parlement européen se constitue pour la première fois, les députés se donnent pour Président une personnalité juive rescapée des camps de la mort, Simone Veil. Vingt-trois ans plus tard, dans ce même parlement, il se trouve une majorité pour voter une résolution honteuse demandant la rupture de l’accord d’association Europe-Israël.

Sanction qui ne vise pas un politique mais un peuple.

Sanction qui n’avait pas été prononcée auparavant que dans les cas du Nigeria, du Togo, de la Serbie et du Soudan !

Je viens d’un monde où – certains d’entre vous le savent – de session en session, j’ai eu souvent le sentiment de vivre 12 heures contre Israël.

Mais cela je ne l’ai pas accepté comme je n’accepterai jamais que les financements de l’Europe puissent servir à enseigner la haine !

Je n’accepterai jamais que, faute de contrôle, une partie de vos impôts puissent aller au terrorisme !

L’Europe n’a pas été faites pour cela !, et elle n’a pas été faites comme cela ;

Je considère que c’est ma responsabilité d’Européen, ma responsabilité politique d’affirmer toujours et avec force qu’Israël a le droit de vivre en sécurité !

Israël a le droit de vivre en paix !

Israël a le droit de VIVRE !

Chers amis,

Nous allons vers un monde nouveau, plein d’incertitudes ;

Minces espoirs de paix au Moyen-Orient,

Elargissement de l’Europe à dix nouveaux pays.

Saurons-nous intégrer ces populations nouvelles et en faire des citoyens européens ?

Nous allons avoir une Constitution européenne ;

Saurons-nous devenir une puissance et, en particulier, dans le domaine militaire et spatial ?

Dans cet ensemble de 500 millions d’habitants, serons-nous capables de donner à tous les enfants les clefs de leur avenir ?

L’Education autour de valeurs ;

L’Intégration et la Fraternité ;

Les Technologies.

Voilà l’enjeux de l’Europe !, et ce sont des défis qu’Israël a su – mieux que d’autres – relever.

L’Europe doit s’ouvrir à Israël, comme la francophonie doit s’ouvrir à Israël !

Je veux construire une Europe qui ne soit plus pour Israël un procureur ni un juge mais un guide et un partenaire.

Les Israéliens vivent une épreuve terrible et dans cette épreuve, ils demeurent viscéralement attachés aux valeurs de justice et de démocratie.

Comme eux, comme vous, je m’interroge : cette voie est-elle la bonne, cette politique est-elle juste ?

Je m’interroge et j’essaie malgré les blessures, le sentiment d’injustice, de garder intact mon jugement critique.

C’est dans le doute que s’enracine la force de mes convictions ;

Mais quand je doute de tout, je ne doute pas que la place de l’Europe est aux côtés d’Israël.

Vive l’Etat d’Israël !

Vive la République !

Vive la France !