Le CRIF en action
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Publié le 24 Novembre 2009

Mission du CRIF en Israël

Conduite par le président Richard Prasquier, une délégation du CRIF est arrivée en Israël le 22 novembre 2009, pour une mission de quatre jours.




La première journée de cette mission à Jérusalem a été particulièrement dense. Elle a débuté par une rencontre avec le ministre français chargé de l’industrie, Christian Estrosi, lors d’un petit-déjeuner de travail. Le ministre, qui a assuré ses hôtes de l’excellence des relations entre la France et Israël dans le domaine de l’industrie, leur a transmis un message d’amitié et de soutien du président de la République Nicolas Sarkozy.



Le CRIF a ensuite rendu visite au ministre israélien des communications, Moshe Kahalon. Ce dernier a annoncé la signature d’un accord franco-israélien dans le domaine des fibres optiques. Pour lui, face à ce qu’il faut bien considérer comme une tentative de délégitimation d’Israël à l’échelle planétaire, le gouvernement français se comporte en véritable ami d’Israël et, s’il est difficile de se mesurer à ce « lavage de cerveau à grande échelle », Israël a néanmoins choisi d’adopter un slogan : « Nous devons délégitimer la délégitimation ». L’inquiétude en Israël, dit Moshe Kahalon est réelle, car le rapport Goldstone marque incontestablement un tournant. Pourtant Tsahal est reconnu, par tous les observateurs impartiaux, comme l’armée la plus morale du monde. Pour le ministre, il faudrait que, partout, des hommes et des femmes se lèvent et, à l’instar d’Emile Zola, lancent très fort le cri : « J’accuse ! ». En un mot, « partout où l’on ment, notre rôle et celui du CRIF est de dire, de crier, d’assener la vérité ».



La délégation du CRIF a ensuite été reçue par le ministre des affaires de la diaspora et de l’information, Yuli Edelstein. Originaire de l’ex-URSS, cet ancien prisonnier de Sion – il a passé trois ans dans les geôles soviétiques – a été ministre de l’intégration des nouveaux immigrants. Yuli Edelstein a mis l’accent sur l’importance du dialogue Israël-diaspora et sur la nécessité d’une action commune. Il faut notamment, dit-il, sortir du thème éculé de la guerre, des morts et des blessés et attirer l’attention du public sur les réalisations d’Israël, dans les domaines les plus divers : technologie, science, médecine… « Israël, c’est aussi la mer, les plages, les discothèques et les restaurants ». D’autre part, pour le ministre, l’apparition de nouvelles formes d’antisémitisme n’empêche pas l’antisémitisme traditionnel de perdurer. Lors de la discussion, le président du CRIF, Richard Prasquier, a fait remarquer qu’à l’ère de l’Internet, les réactions du gouvernement israélien se doivent d’être rapides, voire immédiates.



Plus tard, au ministère des affaires étrangères, la délégation du CRIF s’est entretenue successivement avec plusieurs hauts responsables : Danny Ayalon, vice-ministre, qui, malgré les difficultés que rencontre Israël, se déclare « optimiste » ; Schmüel Ben Schmüel, directeur du département des relations avec la diaspora et des affaires interreligieuses, et Sharon Shalom, directeur de cabinet du ministre, qui ont mis, pour leur part, l’accent sur les problèmes de communication ; Yigal Palmor, porte-parole du ministère, qui a brossé un tour d’horizon très clair et très lucide des problèmes auxquels Israël est confronté ; Raphaël Barak, premier directeur général adjoint, pour lequel l’Iran, qui vient de refuser la proposition européenne de retraitement, en Russie, de son uranium, devient un sujet préoccupant. Raphaël Barak a également abordé le thème des relations avec l’Autorité palestinienne, mettant en avant une amélioration sensible de la situation des populations palestiniennes dans les domaines économique et culturel. Le triangle Syrie-Turquie-Iran, le Liban, l’Egypte et les pays arabes ont été également parmi les sujets abordés par Raphaël Barak pour lequel, malgré les tentatives de boycott dont il est victime, « Israël tient le coup ».



En fin d’après-midi, le CRIF a été reçu à la résidence du consul général de France à Jérusalem, Frédéric Desagneaux. Un vaste tour d’horizon a permis d’aborder l’ensemble des questions relatives au Proche-Orient, notamment la situation a Gaza et le rapport Goldstone. Frédéric Desagneaux a noté une élévation du niveau économique des Palestiniens vivant dans la zone contrôlée par l’Autorité palestinienne. « L’allègement des contrôles routiers, a-t-il ajouté, favorise grandement cette reprise ».



Dans la soirée, lors d’un dîner amical, Jean-Claude Niddam, conseiller juridique pour les affaires palestiniennes auprès du ministre de la justice, a traité de l’aspect juridique des relations israélo-palestiniennes et de la question, souvent occultée, des réfugiés juifs originaires des pays arabes.



Photo (Danny Ayalon) : D.R.