Le CRIF en action
|
Publié le 20 Avril 2007

Mourir les armes à la main plutôt que vivre à genoux

En conclusion de la cérémonie du 19 avril commémorant le 64ème anniversaire de l’insurrection du Ghetto de Varsovie, Roger Cukierman, président du CRIF a rendu hommage au millier de femmes et d’hommes qui « se sont révoltés sans la moindre chance de gagner » mais uniquement « pour l’honneur » rappelant que ces juifs résistants du ghetto « ont tenu plus longtemps que l’armée polonaise » face aux Nazis et qu’ils ont « montré à nous leurs enfants, qu’il y a toujours de l’espoir ». Le Président du CRIF a également souligné que des Juifs « se sont révoltés à Varsovie, mais aussi à Vilnius, à Bedzin, à Bialystok, à Brody, à Czestochowa, à Kremenetz, à Lublin, à Lwow, à Ratno, à Sosnowiec, et au total dans une quarantaine de ghettos. »


Lors de cette commémoration d’une très grande force, organisée par la commission du souvenir du CRIF et par le Mémorial de la Shoah, le président de cette dernière institution, Eric de Rothschild, a invité chacun, lors de son introduction, à visiter l’exposition sur le Ghetto de Varsovie qui se trouve actuellement au mémorial de la Shoah, précisant que « chaque document est passionnant et émouvant ».
Madeleine Szmul, représentant la fédération des sociétés juives de France a prononcé une allocution en yiddish, en hommage aux juifs d’Europe qui pour la plupart, partageaient cette langue.
Jacqueline Keller, directrice honoraire et vice-présidente de la commission du souvenir du CRIF a estimé qu’il était temps de rendre hommage, « alors que les rangs des derniers témoins s’éclaircissent », aux premiers initiateurs de ces commémorations et aux militants de la premières heures qui ont « consacré leur vie à la sauvegarde de la mémoire » en citant notamment Henri Bulawko, vice-président honoraire du CRIF et président de la commission du souvenir.
Henri Minczeles, journaliste et historien, a brossé un panorama historique du soulèvement du ghetto de Varsovie, insistant sur le rôle de ces « adolescents qui malgré une mort inéluctable voulaient donner un sens à leur combat, celui de lutter pour leur liberté et pour la nôtre et surtout de périr dans la dignité », rappelant que leur mot d’ordre était de « Mourir les armes à la main plutôt que de vivre à genoux ».
Ouriel Cohen-Cajgfinger, élève de l’école Yabné, a souligné dans un discours émouvant, l’exemple courageux des insurgés et a dénoncé « le mythe de la passivité des juifs » face à leurs bourreaux nazis.
David Kornbluth, Ministre plénipotentiaire et ambassadeur d’Israël auprès de l’UNESCO, s’est adressé d’abord aux « derniers témoins, aux témoins historiques » et a insisté sur le fait que la « révolte du ghetto de Varsovie n’est pas uniquement une tragédie mais aussi une fierté » affirmant que « le peuple juif n’oublie jamais, ni son histoire, ni ses héros » pour conclure que les insurgés « ne sont pas morts en vain mais pour que vive un peuple, une nation pour ce peuple, Israël ».
La cérémonie s’est achevée par des chants yiddish dont celui des partisans juifs, un office religieux et une minute de silence.
Parmi le demi millier de personnes présentes pour rendre hommage à l’héroïsme des insurgés du ghetto de Varsovie, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement, notamment Françoise de Panafieu, ancienne ministre et députée de Paris ; Nicole Guedj, ancienne ministre ; Odette Christienne adjointe au maire de Paris, chargée de la mémoire et du monde combattant qui représentait Bertrand Delanoë, maire de Paris ; plusieurs autres maires adjoints de Paris et représentants politiques.
Outre Roger Cukierman, une très large délégation du CRIF était présente dont Jo Zrihen, vice-président et Richard Prasquier, conseiller du président du CRIF. On a pu remarquer également de très nombreux représentants juifs d’associations, de communautés et de mouvements de jeunesse.
David Gamrasni

Photos : © 2007 Erez Lichtfeld