Le point essentiel des changements intervenus avec l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en mai dernier, c'est l'amitié affichée du président pour Israël. Il a ainsi reçu Richard Prasquier, quelques semaines après son élection. Le président du CRIF a soulevé la question des trois soldats israéliens, Guilad Shalit, enlevé par le Hamas, le 26 juin 2006, Eldad Regev et Ehud Goldwasser, enlevés par le Hezbollah le 12 juillet 2006. Nicolas Sarkozy a promis de "tout faire pour obtenir leur libération."
Le climat général, du fait des positions du président de la République et du ministre des Affaires étrangères a changé et on assiste à un rééquilibrage de la politique de la France au Proche-Orient. Ce nouveau positionnement a été salué par Ehud Olmert, Premier ministre israélien en octobre dernier, lors d'une rencontre avec la communauté juive de France organisée à l'invitation du CRIF. La qualité des relations entre la France et Israël se traduira en mars 2008, par la visite d'Etat à Paris de Shimon Peres, président de l'Etat d'Israël, première visite d'Etat du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Le CRIF a également rencontré les principaux ministres du gouvernement français, dont Bernard Kouchner, que Haïm Musicant a décrit comme "un homme généreux."
Par ailleurs, le directeur général du CRIF s'est déclaré "pas très heureux de la visite de Khadafi à Paris, qui, quarante-huit heures avant sa venue, justifiait le terrorisme et dont le fils déclarait à la veille même de cette visite qu'Israël ne devait pas faire partie de l'union méditerranéenne prônée par Paris". Sur Khadafi, Haïm Musicant devait encore préciser qu'il "était responsable de nombreux attentats, y compris contre des cibles françaises et qu'il avait torturé les infirmières bulgares et le médecin palestinien, avant de les faire libérer. C'est pourquoi, des aspects de cette visite à Paris nous ont irrités." Le directeur général du CRIF a souhaité que la Libye ne joue pas de rôle dans la future Conférence de l'ONU contre le racisme et que celle-ci ne connaisse pas les mêmes dérives que celles qui s'étaient produites à Durban.
H. Musicant a également commenté la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie, après les propos antisémites du ministre algérien des Anciens combattants, qui n'ont pas été condamnés par le président Bouteflika. Il est revenu sur le discours du président français à Constantine qui a, précise-t-il, "parlé de l'injustice que pourraient commettre les Israéliens envers les Palestiniens, mais dans le même temps, appelé les pays arabes à reconnaître Israël."
Haïm Musicant a rappelé que l'année 2008 était celle de la célébration du soixantième anniversaire d'Israël qui sera l'invité d'honneur du Salon du Livre en mars prochain, inauguré de ce fait par le président israélien, Shimon Peres. Pas moins de quarante auteurs israéliens seront présents.
Interrogé par Kim Abramowicz sur qui serait l'homme de l'année, le directeur général du CRIF a choisi à l'international, Poutine "qui a réussi à maquiller une dictature en démocratie" et au niveau national, "les Justes honorés au Panthéon par Jacques Chirac en janvier 2007." Et de conclure par une phrase de Golda Meir : "Le pessimisme est un luxe que les Juifs ne peuvent pas se permettre."