Le CRIF en action
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Publié le 1 Juillet 2011

N’oublions pas les autres otages !

Après la libération d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, le sort des neuf autres otages français détenus dans le monde reste préoccupant. Ils sont neuf otages, détenus depuis quelques semaines pour les uns et plusieurs années pour les autres. Leur situation est bien différente de celle des « médiatiques » Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière. Contactées, les familles de ces prisonniers moins célèbres expriment leur joie et leur soulagement pour les journalistes libérés. Chacune tente d’œuvrer, à sa façon, à la libération de leur « otage ».




Dans la catégorie des otages « connus » il y a Gilad Shalit, 24 ans, soldat franco-israélien, dont on reste sans aucunes nouvelles depuis le 14 septembre 2009. Son cas inquiète. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé au Hamas, jeudi 23 juin, d’apporter « des preuves » que le soldat est toujours vivant. Depuis, un lourd silence.



« Oubliés » volontairement



On se souvient un peu moins des Français enlevés au Niger. Ils sont quatre employés des groupes Areva et Vinci encore dans les mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), enlevés le 16 septembre 2010. Pour le moment, pas question de médiatiser l’affaire pour la famille, même si on y réfléchit : « Le 13 juillet pour les 300 jours de détention, nous ferons peut-être un événement », explique René Robert, le grand-père de Pierre Legrand, un des otages.



Certains sont « oubliés » volontairement, comme Denis Allex (*), membre de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009 par des rebelles islamistes. La dernière vidéo date du 9 juin 2010. De lui, on ne sait rien et la médiatisation est exclue.



« Libération imminente »



Reste les trois derniers otages français, deux femmes et un homme, humanitaires de l’association Triangle génération humanitaire, enlevés le 28 mai 2011 au Yémen. Selon nos informations, on parle de « libération imminente ». L’association refuse de commenter, par choix.



Le respect des différentes stratégies de communication, toutes valables, qu’elles utilisent plus ou moins les médias, ne doit pas empêcher de garder à l’esprit que ces hommes sont privés de libertés par des groupes fanatiques ou mafieux pour servir de monnaie d’échange. Un traitement inhumain, inacceptable et lâche.



(*) Sans doute un pseudonyme.



Article d’Antoine Kowalski publié dans France Soir, le 1er juillet 2011



Photo : D.R.