Le CRIF en action
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Publié le 9 Février 2011

Nicolas Sarkozy au président du CRIF : «L’existence de l’Etat d’Israël est une exigence de la conscience universelle et jamais les juifs de France n’auront à choisir entre leur conscience et leur patrie»

Le président Nicolas Sarkozy est arrivé à 20h40, mercredi 9 février 2011, au pavillon d'honneur d'Armenonville, à Paris, pour participer au dîner annuel du CRIF dont il est l'invité d'honneur.




Environ vingt-cinq ministres étaient également présents, ainsi que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, et des responsables socialistes (François Hollande, Benoît Hamon, Bertrand Delanoë, Jack Lang, Jean-Paul Huchon, Anne Hidalgo).



Assistaient également au dîner des dignitaires religieux, Gilles Bernheïm, Grand rabbin de France, Mgr André Vingt-Trois, cardinal-archevêque de Paris, Dalil Boubaleur, recteur de la Grande mosquée de Paris, Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, Claude Baty, président de la Fédération protestante de France.



Le président du Richard Prasquier s'est dit "admiratif" mais "vigilant" face aux aspirations démocratiques dans le monde arabe, craignant qu'elles ne portent au pouvoir des mouvements qui sont dans une "rhétorique de guerre contre Israël".



"Une révolution sans précédent soulève divers pays arabes, a-t-il déclaré. Elle est portée par une aspiration démocratique évidente, qui suscite notre admiration. Mais sous l'étendard de la démocratie et de la liberté se camouflent des gens qui cherchent à détruire la liberté et la démocratie. C'est le cas des Frères Musulmans. Leur idéologie rejette l'altérité. Ils peuvent provoquer le retour d'une rhétorique de guerre contre Israël. Nous sommes admiratifs, mais nous sommes vigilants".



Il avait ouvert son discours en prônant les vertus de la démocratie et de l'égalité et rappelé l'importance de la lutte contre le racisme face aux risques d'ostracisme.



"Aujourd'hui les juifs sont agressés pour leur soutien à Israël car Israël est devenu le Juif des nations", a déclaré le président du CRIF.



"Dans le monde, a-t-il poursuivi, les juifs sont une petite minorité. (...) Ils ont une religion commune, une histoire commune, et une approche de la vie commune. C'est pourquoi les Juifs sont un peuple. Israël est le seul pays au monde où les Juifs sont et devront rester majoritaires".



"Israël, seul Etat démocratique de la région, a-t-il insisté, est aussi le seul Etat au monde publiquement menacé dans son existence". "L'image que l'on donne d'Iraël est injuste, ce pays affronte une nouvelle guerre qui distord le droit, s'appuie sur des rapports biaisés et manipule les opinions publiques. Le boycott commercial est un élément de cette guerre". L'objectif du boycott, a-t-il ajouté, est "politique: diffuser peu à peu l'idée qu'Israël est illégitime, ou lui interdire les moyens d'assurer sa sécurité".



Il a conclu à l'adresse du président de la République en déclarant que "malgré leurs inquiétudes les Juifs pouvaient toujours se dire "heureux comme Dieu en France".



« Le risque de paix est moins dangereux que l’immobilisme » lui a répondu Nicolas Sarkozy, prenant à son tour la parole devant les invités du CRIF, et insistant sur la nécessité de résoudre le conflit israélo-palestinien. « Sur ce conflit se nourrit le terreau du terrorisme », a-t-il ajouté.



« Je n’oublie pas non plus notre compatriote », a dit le président, évoquant le franco-israélien Gilad Shalit, prisonnier aux mains du Hamas depuis plus de quatre ans, victime d’ « un sort que rien ne saurait justifier ». « S’attaquer a Gilad, c’est s’attaquer à la France » a insisté Nicolas Sarkozy.



Evoquant l’Iran, le président de la République a déclaré : « Le monde ne peut pas accepter un Iran doté de l’arme nucléaire… Jamais je n’accepterai que des dirigeants iraniens menacent de rayer Israël de la carte ».



« Soyez certains que le droit d’Israël à exister en paix est une priorité stratégique pour la France », a-t-il ajouté.



Rappelant l’assassinat d’Ilan Halimi et le procès en appel de ses tortionaires, Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait que « personne ne peut se prévaloir d’un conflit pour justifier ses crimes ».



C’est sur le judaïsme de France et son histoire que le président a conclu ses propos : « Je veux dire en tant que chef de l’Etat que le judaïsme a contribué à l’identité en France. Le judaïsme fait partie des racines de la France et chaque français, quelques soient ses origines, peut en être fier ».



« Nous avons une histoire commune que personne ne peut nous contester, que personne ne peut vous contester », a-t-il ajouté.



« L’existence de l’Etat d’Israël est une exigence de la conscience universelle et jamais les juifs de France n’auront à choisir entre leur conscience et leur patrie », a affirmé Nicolas Sarkozy, avant de conclure en souhaitant aux juifs de France « que chacun de vous puisse tout simplement ne jamais cesser de se sentir heureux d’être français ».
Photo : © 2011 Erez Lichtfeld