Quelles sont les raisons qui vous poussent à manifester demain ?
L'institution que je représente a été choquée par l'acte de censure de l'Utopia. A titre personnel, je suis très remontée contre ce cinéma. Sa direction reçoit des subventions pour son engagement culturel alors qu'elle fait clairement de la politique. Les autorités devraient revoir l'attribution de ces subventions.
Selon vous, l'Utopia n'aurait pas dû déprogrammer ce film israélien ?
L'Utopia est coutumier du fait et a le tort de mélanger culture et politique. Il n'y a qu'à regarder le ton de leur gazette. Cette décision encourage l'instabilité politique. La direction du cinéma veut nous faire croire que son action est soutenue par des jeunes de banlieue mais il n'en est rien. Seuls quelques « bobos écolos » approuvent cette décision.
Il était donc inutile de rajouter de l'huile sur le feu, selon vous ?
Tout à fait. Au regard de ce qui s'est réellement passé au large de Gaza, cette décision est inopportune. Saviez-vous que certaines organisations humanitaires présentes sur ces bateaux se situent à l'extrême droite ? Pour moi, les extrêmes se rejoignent. L'extrême gauche et l'extrême droite, c'est la même chose.
Seriez-vous prête à débattre avec Anne-Marie Faucon, coresponsable de l'Utopia ?
Oui bien sûr, je suis ouverte au dialogue. Malheureusement, les débats auxquels j'ai participé avec des personnes pro palestiniennes ne m'ont pas convaincue. J'ai à chaque fois la désagréable impression d'être transparente.
La manifestation organisée par le Crif se déroulera jeudi 24 juin 2010 à 18 h 30 devant le cinéma Utopia à Toulouse.
Photo (Nicole Yardeni) : D.R.