Si l’AJCF a décidé de décerner ce prix au père Patrick Desbois, c’est en reconnaissance pour son travail de recherches effectué avec son équipe en Ukraine où il a recueilli pendant près de huit ans, le récit des témoins, pour la plupart des jeunes enfants à l’époque, de ce qu’on appelle la « Shoah par balles ».
La présidente nationale, Florence Taubmann, a ouvert la soirée en disant qu’avant tout le Père Desbois avait « une écoute extraordinaire à l’égard des témoins », comparant cette capacité d’écoute au Shema Israël. Elle a, en effet, rappelé que le peuple juif est un peuple de l’écoute et qu’il y a entre lui et le père Desbois, cette même attitude de recevoir ce qui nous est dit.
Le Grand rabbin Gilles Bernheim, vice-président depuis de nombreuses années de l’AJCF, a pu mesurer le travail de rencontres entre le peuple juif et le peuple chrétien et a rappelé que le père Desbois est « le pèlerin » de ces rencontres, qui peuvent porter leurs fruits y compris dans le domaine spirituel et théologique.
Hubert Heilbronn, le fondateur du prix de l’Amitié judéo-chrétienne en 1988, a remis le prix à l’occasion de 20e anniversaire. Richard Prasquier, le président du CRIF, a évoqué le compagnonnage entre Patrick Desbois et lui-même. « Le travail que fait le père Desbois est un aboutissement d’un long travail de mémoire », a-t-il ajouté. Richard Prasquier a signalé que le père Desbois continuait ses recherches aujourd’hui en Biélorussie et en Russie.
Enfin, Bruno Charmet, directeur de l’Amitié judéo-chrétienne, a présenté le livre de Bernard Dupuy, secrétaire du Comité épiscopal entre 1969 et 1987, intitulé « 40 ans d’études sur Israël. Pensées juives et pensées chrétiennes en dialogue » (Ed Paroles et silence). C’est ouvrage est une approche des grands penseurs sur la Shoah et le scandale du mal. Le cardinal Lustiger a d’ailleurs contribué au choix des textes paraissant dans le livre.