Nous ne sommes pas là dans la politique. Nous ne sommes pas même dans la guerre. Nous sommes dans la brutalité lâche. Et rien ne permet de justifier cette brutalité ni cette lâcheté. La vraie réponse, la seule qui soit digne, humaine, acceptable, celle que nous exigeons, et pour tout de suite, c’est la libération inconditionnelle de Gilad Shalit.
Enlevé à 19 ans, dans son sommeil, en Israël, sur un territoire que même les plus exigeants des négociateurs palestiniens ne considéreraient pas comme occupé, Gilad Shalit n’est pas la victime d’une cause, mais d’une haine. Il a été enlevé par le Hamas, dont les revendications s’expriment avec une terrifiante clarté : la destruction de l’Etat d’Israël, et, au-delà, sans laborieuse subtilité, la mort des Juifs : « Il y a un Juif derrière moi, viens le tuer » dit l’article 7 de la charte du Hamas.
Se mobiliser pour Gilad Shalit, c’est donc aussi une façon de redire avec force le droit imprescriptible que les Juifs, après des siècles de massacres et de persécutions, ont de disposer de leur Etat : un pays plus petit que la Bretagne, où pour la première fois depuis deux mille ans il leur est permis de planter leurs arbres, de parler leur langue et de prier leur Dieu. Et, bien entendu, au nom de ce même droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les Palestiniens doivent disposer, maintenant, aux côtés d’Israël, d’un Etat souverain et viable. Ces deux légitimités sont non seulement compatibles, mais complémentaires.
C’est cela qui est en jeu : la possibilité pour chaque individu et pour chaque peuple d’être lui-même, dans la reconnaissance et le respect de la dignité de l’autre. Mais avant d’être un symbole, Gilad est un jeune homme qui doit retrouver, au plus vite, l’horizon de la vie et de la liberté. C’est avec cet espoir que le Conseil de Paris a fait de Gilad Shalit un citoyen d’honneur de notre ville. Et c’est dans cet esprit que nous afficherons son portrait, ce 25 juin, sur la façade de l’Hôtel de Ville.
Photo : D.R.
Source : bertranddelanoe.net