La commission « Dialogue entre les cultures pour la paix » voit dans la diversité culturelle une opportunité plutôt qu’une menace. Elle met l’accent sur la reconnaissance de l’Autre, préalable à tout dialogue. Elle prône une éducation à la paix par le biais du dialogue interreligieux et du dialogue interculturel.
A l’initiative de la déléguée du CIFJ à l’Unesco, Danielle Obadia, la commission a reçu mardi 25 septembre le président du CRIF. Richard Prasquier a décrit son itinéraire depuis son départ de la Pologne, à l’âge de 1 an, et son intégration en France. Son cheminement en faveur du dialogue interreligieux n’était pas du tout une évidence au départ. En effet, ses années d’enfance et d’adolescence, il les a passées « dans un petit monde juif exclusivement polonais ». Il était fort étonné lorsque la femme du seul ami catholique qu’il avait, lui a demandé de devenir le parrain de sa fille. Commence alors une série de rencontres qui allait orienter sa vie. Des prêtres figurent dans sa clientèle de médecins. Il approfondie sa connaissance du christianisme par des lectures comme « Jésus et Israël » de Jules Isaac. L’arrestation et le procès d’Eichmann lui donne l’occasion de réaliser et de comprendre qu’il existe une place pour les Juifs dans le monde et qu’il s’agit de l’Etat d’Israël. La rencontre à Yad Vashem avec le père Patrick Desbois sera décisive. « C’est quelqu’un qui a tout compris de ce que c’est d’être juif. » Richard Prasquier est amené à organiser des voyages (voyage d’évêques à Auschwitz, en Ukraine avec le Père Desbois, ou bien en 2002 avec le Cardinal Lustiger qui se rend à Auschwitz pour la première fois) qui sont « des moments extrêmement forts, des moments historiques ». « Les relations prennent du corps quand on fait quelque chose ensemble », estime le président du CRIF. En 2005 il assiste, avec le cardinal Lustiger, a la rencontre entre 14 cardinaux français et des juifs orthodoxes à l’Université de New York. Il est témoin de la réconciliation du grand rabbin d’Israël et du cardinal Lustiger. Le Grand rabbin Lau a exprimé là une forme de respect pour un converti qui a obéi à un appel intérieur.
L’auditoire a été très touché par le discours du président du CRIF « vrai et ouvert ». Les participants ont retenu que tout est possible entre les hommes de bonne volonté et qu’il faut enrayé en premier lieu les préjugés acquis dans l’enfance pour faire avancer le dialogue interreligieux. Ce témoignage qui éclaire sur la volonté de lever les obstacles au dialogue et d’avancer ensemble a été unanimement apprécié. Richard Prasquier a « ému », « séduit », « emballé » pour reprendre des sentiments partagés et des déclarations entendues.