"Même si l'entretien est sans concession, comme le dit la radio, ce qui aura compté c'est qu'elle aura été reçue par une radio communautaire juive; et ça c'est un symbole qui est inacceptable", s'est indigné Richard Prasquier dans une déclaration à l'AFP.
"Dans la gestion politique de son programme, on comprend très bien l'intérêt qu'elle a à se faire obtenir un brevet de respectabilité en étant reçue par la communauté juive", a argumenté le président du Conseil représentatif des institutions juives de France en se disant "très hostile à cette invitation".
Il a estimé que Marine Le Pen "n'a pas fondamentalement changé par rapport à son père", affirmant: "c'est le mode d'expression qui s'est modifié mais je n'ai pas de preuve que le FN, sous sa direction et dans son fonctionnement, ait pris d'autres routes que celles de son père qui étaient inacceptables".
Après avoir rappelé que Marine Le Pen "était là pendant de nombreuses années, sans protester lorsque son père à fait les annonces qu'il a faites et que tout le monde connaît", Richard Prasquier a observé qu'elle "utilise des petites phrases qui visent à réveiller des xénophobies".
Il a rappelé les propos de Marine Le Pen sur l'occupation des trottoirs par des fidèles musulmans qui prient dans des rues du 18e arrondissement de Paris, faute de place dans des mosquées.
Interrogé sur l'évocation par la présidente du FN de cette amie juive qu'elle prétend avoir en Israël, Richard Prasquier a répondu: "chaque antisémite a son ami juif".
"Pour l'instant, on n'a aucune raison - en fonction de ce qu'elle a dit, de ce qu'elle a fait et de ce qu'on voit comme objectif - que la communauté la considère comme la dirigeante d'un parti respectable", a affirmé le président du CRIF.
Photo : © 2011 Alain Azria