Rama Yade au Dîner du CRIF de Grenoble : comment concilier Droits de l’Homme et politique étrangère ?

La secrétaire d'Etat a été reçue avec une chaleur particulière et a été très applaudie lorsque Jean-Luc Medina, le président du CRIF Grenoble Isère a repris in extenso dans son allocution une phrase de l'interview de Rama Yada parue dans le Parisien le 10 décembre dernier dans lequel elle s'interrogeait sur l'opportunité pour la France d'accueillir le colonel Kadhafi. La secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade, a rendu hommage à l'action du président de la République, Nicolas Sarkozy, en matière de droits de l'Homme, et sa proximité avec la communauté juive.

Mme Yade, a confessé qu'elle n'avait « pas imaginé l'ampleur des remous » qu'ont engendrés ses déclarations. Elle a reconnu la « complexité » de sa mission consistant à « concilier droits de l'homme et politique étrangère ». « Je me débats avec depuis le début privilégiant certaines fois les affaires étrangères, d'autres fois les droits de l'Homme. De temps en temps, les deux sont en contradiction », a rappelé la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme et aux Affaires étrangères. Pour Jean-Luc Medina, la visite de M. Kadhafi en France est un « triste spectacle que nous donnons au monde entier ». « Il faut que notre pays réponde à une question : s'il faut faire du commerce avec tout le monde, discuter avec tout le monde, doit-on faire des courbettes à tout le monde? », a t-il rajouté.

« Ce trop grand tapis rouge déroulé au pied d'un dictateur ne nous fait-il par perdre un peu de notre âme ? »

La soirée s'est achevée en présence de Richard Prasquier, président du CRIF, par la remise au nom du CRIF d'un cadeau à Rama Yade qui a fêté le 13 décembre au soir avec le CRIF son 31ème anniversaire. Ce cadeau a été remis par le comédien grenoblois Sami Bouajila, prix d'interprétation masculin au festival de Cannes 2007 pour le film "Indigènes".

Photo : © 2007 Alain Azria