Le CRIF en action
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Publié le 18 Juin 2009

Réunion de la commission d’études politiques du CRIF 9 juin : «les arabes israéliens» avec professeur Ilan Greilsammer

Le Professeur Raoul Ghozlan a accueilli et présenté le Pr Ilan Greilsammer. Depuis son allyah en 1972, il enseigne les Sciences Politiques à l’université Bar Ilan. Il est un des spécialistes de la société israélienne et a écrit plusieurs ouvrages ou essais, dont une biographie de Léon Blum, « les Hommes en noir », « le Nouvel Israël ».




Sa dernière contribution s’est faite dans la revue « Les Temps Modernes » et a porté sur « Les Arabes Israéliens :un défi pour la démocratie israélienne ». Dans son exposé, il a rappelé que les arabes israéliens font partie des minorités non juives en Israël et représentent environ 20% de la population.Parmi eux, on distingue les arabes (musulmans, chrétiens, coptes ,…), les druzes(qui ont une confession mais ne sont pas arabes) et les bédouins. Après la guerre de 1947, la grande majorité de cette population a fui vers les pays arabes voisins.(cf l’ouvrage de Benny Morris sur ce sujet).



La citoyenneté israélienne leur a été accordée par Ben Gurion , comme à tous les habitants d’Israël. De ce fait, ils ont une égalité en matière de droits civils et politiques. En dehors des druzes et des bédouins, ils ne sont pas tenus d’effectuer leur service militaire. Ils considèrent cependant être victimes d’inégalités dans les domaines économique et social, et ce, sous tous les gouvernements successifs d’Israël. Ce processus s’est aggravé après la guerre de 1967, les arabes israéliens (ou en tous cas une grande majorité d’entre eux) s’identifiant au combat de leurs frères palestiniens.



On assiste donc a une « palestinisation » de cette population, ce d’autant qu’on assiste a une poussée croissante de l’islam radical. Ilan Greilsammer a évoqué également la démographie de cette population qui reste encore largement supérieure à celle des israéliens.(4 contre 2,7) Il a souligné le comportement non acceptable de certains de leurs dirigeants, notamment de ceux qui siègent à la Knesset et qui se répandent en propos hostiles à l’encontre d’Israël aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, notamment dans les pays arabes voisins , en particulier quand près de la moitié de cette population nie l’existence de la Shoah. Il a évoqué également le sort des arabes chrétiens tenaillés entres les palestiniens et les israéliens, ceci expliquant leur forte tendance à l’émigration. Enfin il a rappelé que le gouvernement israélien devait manifester un certain nombre d’exigences vis-à-vis de cette minorité et a insisté sur le principe d’un service civil obligatoire.
Photo : D.R.