«Globalement, cette affaire se termine avec la meilleure situation possible pour madame Pederzolli», se félicite le président du CRIF de passage mardi 22 février 2011 à Nancy. «J'ai rencontré une personne apaisée» dit-il à propos de la professeure, qui a été nommée «dans un lycée prestigieux», et dont il espère qu'elle pourra reprendre, dès la rentrée prochaine, « son activité sur la Shoah».
Au recteur de l'académie Nancy-Metz, Jean-Jacques Pollet, avec qui il avait « pas mal échangé» durant l'affaire, Richard Prasquier a rappelé au cours d'un entretien de près d'une heure « l'importance des voyages » de lycéens à Auschwitz : «Ils sont formateurs en bien d'autres sens que la simple connaissance historique. C'est un moment de confrontation de ce que l'homme peut faire à l'homme, avec les capacités destructrices que l'on a en chacun de nous».
Un soutien de poids pour Catherine Pederzolli, qui s'ajoute à celui que lui avait apporté André Rossinot, le maire de Nancy, que le responsable communautaire a également rencontré, en compagnie de Jean-Jacques Curiel, secrétaire général adjoint de l'association «judaïsme et liberté» et surtout conseiller auprès du président du Parti radical valoisien, dont M. Rossinot fut le président.
Enfin, un échange a eu lieu avec Alain Lefebvre, ex et, après les élections internes qui viennent de se dérouler, futur président de la communauté juive de la cité des ducs.
En prise avec l'actualité, de nombreux juifs de France s'inquiètent pour Israël des conséquences éventuelles des changements politiques en cours surtout en Égypte. « Si le mouvement démocratique prédomine, on ne pourra que s'en féliciter», précise le président du CRIF. « Mais en Égypte, certains partis veulent remettre en cause les accords de 1979 », qui ont établi la paix entre Israël et l’Egypte et remarque-t-il, «pour la première fois depuis cette date, deux navires de guerre iraniens viennent de franchir le canal de Suez».
« Pour l'instant, ces révolutions ont montré les aspirations démocratiques des pays musulmans», souligne le président du CRIF, en espérant que «le plus mauvais scénario» ne se déroulera pas, «la prise du pouvoir par un mouvement islamiste sous couvert d'élections libres». Car, rappelle Richard Prasquier, «on a déjà vu dans le passé des partis totalitaires parvenir au pouvoir de manière démocratique».
Photo : © 2011 Alain Azria