Prenons deux exemples :
Sur son grand site Internet l’association France Palestine Solidarité titrait le 8 juillet 2010, non sans rire : « Inacceptable ! » « C’est un fait rare dans l’histoire du mouvement de solidarité avec la Palestine : CAPJPO-Europalestine menace par courrier « officiel » l’Association France Palestine Solidarité d’un procès en diffamation (1) »
Que Diable ! Qu’est ce donc que ce complot ? Aux armes camarades ! Aux Armes ! Allez, lisons le machin, car il vaut sérieusement le détour :
« C’est un fait rare dans l’histoire du mouvement de solidarité avec la Palestine : CAPJPO-Europalestine menace par courrier « officiel » l’Association France Palestine Solidarité d’un procès en diffamation. Cette démarche est d’autant plus étrange qu’elle vise une note interne, et donc non publique, que le Bureau national a adressée le 22 juin à ses groupes locaux à propos de la tournée, dite « BDS Tour », que CAPJPO-Europalestine organise cet été et à laquelle elle prétend les associer. Le Bureau national y appelait ses groupes à décliner cette invite pour des raisons de fond et de forme, que la lettre de menace envoyée à l’AFPS par Olivia Zemor nous amène à expliciter ici publiquement :
1) La première concerne la désinvolture de CAPJPO-Europalestine, qui souhaite utiliser les groupes locaux de l’AFPS pour mener à bien cette opération, mais sans jamais leur demander leur avis sur les objectifs et les méthodes du « BDS Tour ».
2) La deuxième touche aux formes d’action privilégiées par CAPJPO-Europalestine. Ce groupe mène le plus souvent des opérations « coup de poing » spectaculaires. L’AFPS préfère, elle, le travail de longue haleine, enraciné à la base, pour associer aussi largement que possible la population à la campagne de Boycott-désinvestissement-sanction (BDS) …
3) La troisième tient à la conception, que CAPJPO-Europalestine se fait du mouvement de solidarité. L’AFPS a toujours considéré qu’il fallait construire les alliances les plus larges au service de la cause palestinienne sur une base claire et rassembleuse. Elle a ainsi contribué, à sa place, à bâtir les coordinations unitaires indispensables que forment la Plateforme des ONG pour la Palestine et le Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens dont le CAPJPO-Europalestine a été écarté à l’unanimité en 2004. Et pour cause : ce groupe n’a cessé de faire cavalier seul et de tirer la couverture à lui, et ce dès cette époque en présentant à l’élection européenne la liste « Europalestine » emmenée par Dieudonné. Si le CAPJPO s’est séparé de ce dernier lorsque son antisémitisme et ses accointances négationnistes sont devenus inassumables, il a continué d’agir avec des groupes douteux, comme le 31 mai dernier à Paris, où il a organisé un rassemblement, deux heures avant la manifestation unitaire, avec le Collectif Cheikh Yassine - dont un dirigeant figure à côté d’Olivia Zemor sur une vidéo (www.youtube.com/watch ?v=jR7wZpZmoPQ).
Voilà pourquoi le Bureau national de l’AFPS propose à ses groupes, plutôt que de prendre part aux initiatives intempestives du CAPJPO-Europalestine dans quelques localités, de renforcer la campagne BDS dans toutes les villes et dans l’union la plus large…»
Amusant, tout de même, non ? Bref, ce n’est pas la joie entre l’AFPS et la CAPJPO. Seulement, l’AFPS si prompte à vouloir renforcer la PIEUSE croisade (dite du BDS), notamment avec les partis et les syndicats, devrait quand même s’inquiéter. Car, le 25 mai 2010, la grande Confédération Générale du Travail (CGT) se disait certes « solidaire des travailleurs palestiniens », mais elle ajoutait aussitôt ce petit point, je cite :
« Les campagnes actuelles de boycott ne s’inscrivent pas dans cette logique politique, ni dans leurs objectifs affirmés, ni dans leurs implications car :
- En pratiquant une « punition collective », elle assigne les citoyens israéliens au « camp » de leur gouvernement et contribue à délégitimer celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans sa politique.
- En plaçant de fait sur un même plan les produits israéliens (frontières de 1967) et ceux fabriqués illégalement (dans les territoires occupés), on en vient à gommer la distinction entre les deux territoires.
- En ignorant le camp de la paix israélien sous prétexte qu’il est faible, ces campagnes l’affaiblissent et l’isolent davantage. Au final, le boycott s’avère contre productif et c’est pourquoi la Cgt n’entend pas participer à ces campagnes (2)»
Ecoutez donc ce chahut où de petits « diables » se font tant de misères et de guéguerres pour quelques aromates et avocats israéliens. De quoi dégoûter les pieux chevaliers et les braves militants. Non ?
Notes :
Photo : D.R.