Robert Badinter : «Le Judaïsme va dans le sens de la vie»

Dans sa remarquable et émouvante allocution, Robert Badinter s'est positionné en tant que fils et petit-fils de Juifs déportés de France. Il a rappelé les 73 000 Juifs déportés, les 2500 qui ont survécu aux camps. Il a cependant souligné que la France fut, durant l'occupation, le pays où une grande majorité de Juifs a pu être sauvé. Il a rendu hommage aux Justes : "Si ma mère, mon frère et moi-même avons survécu, c'est grâce aux Justes. Nous leur devons la vie". Il a rappelé la disparition du monde yiddish en rapportant un épisode du Ghetto de Varsovie. Il a parlé des valeurs de la République mais surtout des valeurs juives qui passent par le travail de transmission et d'éducation. A ce titre, les membres des trois générations de la famille Badinter étaient présents.

Dans son discours, insistant sur l'importance des témoignages, Robert Badinter a rendu hommage à Serge Klarsfeld pour son travail d'historien et à Claude Lanzmann pour son immense travail que constitue son film/document "Shoah". Dans l'assistance étaient présents les représentants de la Commission du Souvenir : Milo Adoner, Ida Gryszpan, Yvette Lévy, Claude Hampel, de même que Serge Klarsfeld et les membres des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, ainsi deux personnalités du CRIF, Théo Klein et Pierrot Kaufmann. Après les prières du Rabbin Mévorah Zerbib, Robert Badinter et son épouse, la philosophe Élisabeth Badinter, accompagnés de Jacky Fredj, directeur du Mémorial/CDJC, se sont rendus à la Crypte. Des porte-drapeaux et la Garde Républicaine se sont associés à la Cérémonie de la Hazkara, particulièrement émouvante en cette année.

Photo : D.R.