Le CRIF en action
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Publié le 29 Février 2008

Salon du livre à Paris : une campagne de boycott complètement démesurée

Le choix d’Israël comme invité d’honneur du salon du livre à Paris, qui se déroulera du 13 au 19 mars, a été vivement critiqué par les Etats arabes. L’organisation panislamique Isesco a appelé ses cinquante pays membres à boycotter le salon. L’Union des écrivains palestiniens a invité les maisons d’édition arabes et palestiniennes à ne pas s’y rendre. Le Yémen (qui n’a pourtant pas de stand) et le Liban suivront le mot d’ordre. Les éditeurs algériens et marocains seront également absents. Le président du SNE, Serge Eyrolles, se désole de voir la politique s’inviter dans cette manifestation. « Nous n’invitons pas Israël mais la littérature israélienne qui est une littérature dynamique, d’une immense richesse, a-t-il indiqué au Figaro. Les Israéliens possèdent un stand au salon du livre depuis dix ans. Jusqu’à présent, cela n’avait choqué aucun éditeur arabe. Mon sentiment profond est que nous sommes victimes d’une campagne de boycott complètement démesurée. » Bernard Kouchner a jugé ce boycott « extrêmement regrettable ». 39 écrivains israéliens seront présents à cette manifestation culturelle. Pour l’écrivain Ron Barkaï estime que ce rendez-vous était l’occasion « d’échanger nos points de vue à Paris avec des écrivains arabes, sans forcément être d’accord ». « Ce boycottage est une insulte à l’intelligence », ajoute t-il.


Dans le Monde, Tariq Ramadan explique que le boycottage du salon du livre de Turin, dont l’invité d’honneur est Israël, « ne signifie pas nier l'existence » de ce pays mais « s’opposer à la politique d'occupation ». « Ce choix "culturel" fait écho au silence "politique" en contribuant à déplacer le problème comme les partisans aveugles de la politique de l'Etat d'Israël savent si bien le faire », considère l’islamologue.