Dimanche 3 octobre 2010, soit exactement 30 ans après le premier attentat antisémite en France depuis la Shoah, le CRIF, l’ULIF et le Centre Simon Wiesenthal ont réuni des experts et des témoins sur le lieu même de l’attentat pour retracer l’événement, le contextualiser et parler de l’enquête en cours.
Le colloque a été marqué par la présence de nombreux experts français et étrangers dont le Juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, l’ancien ministre de la Justice du Canada, Irwin Cotler, les chercheurs de l’IRIS, Jean-Yves Camus, de l’IFRI Marc Hecker, et Guillermo Borger, le président du centre culturel juif argentin, l’AMIA, qui a été victime d’un attentat terroriste en 1994 à Buenos Aires.
Le Juge Jean-Louis Bruguière s’est prononcé en faveur de la justice contre l’oubli : « En dépit des difficultés, je suis convaincu que Hassan Diab sera extradé ». Selon le juge, le temps ne joue pas en faveur des individus terroristes puisque leurs idéologies et leurs alliés se consument, comme des effets de modes. Par exemple, les pays de l’Est aidaient les terroristes palestiniens qui se réclamaient de l’extrême gauche, mais avec la fin de la guerre froide, plus d’Etat ne protège ce type de terroristes-là. Revenant sur la longue enquête qui a mené à la demande d’extradition d’Hassan Diab, qui sera examinée le 8 novembre 2010 prochain, à Ottawa, le juge Bruguière a démontré que la France est l’un des pays occidentaux les plus engagés dans la lutte contre le terrorisme international.
L’attentat de la synagogue de la rue Copernic a laissé des traces indélébiles dans le mode de vies des juifs de France, rendant un peu plus juste la définition que Raymond Aron donnait du terrorisme : « Une action violente est dénommée terroriste lorsque ses effets psychologiques sont hors de proportions avec ses résultats purement physiques ». C’est en effet après cet attentat que la Communauté juive de France a été dotée d’un système de sécurité, le SPCJ, qui encadre tous les mouvements sur les lieux de cultes et les lieux communautaires et oblige les fidèles à la conscience d’un risque permanent et la prudence.
Photo : © 2010 Erez Lichtfeld