Ces dernières semaines, un ami m’a livré ce commentaire « Jamais l’Homme ne sera aussi méticuleux, jamais l’Homme ne sera aussi performant, que lorsqu’il tue impunément les siens, les autres et encore tant d’autres, jusqu’à plus soif de sang. »
Et, en le citant, je pense à Yolande Amina, rescapée du génocide rwandais, qui passe son temps à dénoncer l'apathie de la communauté internationale, pour se reconstruire, pour que l'on n'oublie pas les morts : « La seule chose que je veux c'est que là où ils sont, mes enfants, mon mari, mes parents sachent que si je suis restée en vie, j'ai rempli ma mission. Je me bats pour les enfants et les mères africaines. Les larmes que je verse tous les jours devraient suffire pour que les femmes africaines ne pleurent plus. Nous qui avons survécu, n'acceptons pas que nos morts disparaissent C'est pour cela qu'il faut qu'on en parle, qu'on les fasse vivre. Ce serait triste de laisser tous ces méchants les tuer dans notre mémoire. C'est cela aussi le rôle de la mémoire. Faire vivre le plus longtemps possible les victimes pour protéger nos générations… On ne tue pas la vérité. Je n'ai pas peur de mourir. J'ai peur de ne pas dire la vérité et de ne pas rester digne pour les Africains. »
« Il n’y a pas de mots pour décrire l’outrage subi, cette destruction de l’homme ».
Mais il y a des mots pour dire que nous nous lèverons contre la barbarie. Il y a des mots pour dire que nous résisterons. Il y a des mots pour dire que nous nous comporterons en Homme, respectueux de son prochain.
N’est ce pas cela au fond, l’une des leçons d’Auschwitz ?
Alors, je remercie Isidore Aragones et le CRIF de Marseille Provence de nous rappeler à notre devoir d’Homme.
Marc Knobel