A la fin de l’année 2005, une convention avait été signée entre la délégation régionale du CRIF de Toulouse Midi Pyrénées -dirigée à l’époque par Arié Bensemhoun- et la municipalité de Toulouse, le Conseil Régional de la région Midi Pyrénées ainsi que le Conseil Général de la Haute Garonne. Cette convention avait pour objectif d’ériger un monument qui ne soit pas que commémoratif et qui puisse servir de support à des activités pédagogiques. Ce monument tente de traduire l’absence des Juifs, qui ont été assassinés pendant la Shoah. Il est constitué de six portiques en métal de dix mètres de haut, sur six supports en béton qui se répondent deux par deux, à la façon d’une étude talmudique. Sur les portiques, on trouve gravé en français, en hébreu et en allemand, deux questions fondamentales : « Où es-tu ? » et « Où est ton frère ? », faisant référence à des questions d’identité et de responsabilité de l’Autre. L’œuvre a été réalisée par un artiste parisien, Mikaël Sebban. Cette convention de 2005 engageait les quatre partenaires (CRIF, municipalité de Toulouse, Conseil Régional et Conseil Général) à sélectionner une œuvre, à la financer, à l’entretenir et la pérenniser sur l’espace public du centre de la ville de Toulouse, au travers d’un jury ou participer également le rectorat de l’académie de Toulouse, ainsi que les anciens déportés.
Lors de la cérémonie du 9 novembre, différents intervenants ont insisté sur la double nécessité de se souvenir du passé et de réfléchir à l’avenir. Nicole Yardeni, présidente du CRIF Midi Pyrénées a déclaré : « Notre émotion est grande, nombreux ont été ceux et celles dans leur très grande diversité à contribuer à ce que nous puissions nous retrouver ce matin et réfléchir et nous souvenir tous ensemble. » Roger Attali, président de la commission mémoire du CRIF Toulouse Midi Pyrénées a insisté pour sa part sur « le souci de transmission, caractéristique d'un devoir politique citoyen » en présentant le monument. Présent lors de la cérémonie, Martin Malvy, le président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, l'une des collectivités partenaires de ce projet, a insisté sur la nécessité de se souvenir et d'écouter ceux qui veulent témoigner. « C'est l'indifférence qui a rendu possible l'extermination de millions d'hommes, de femmes et d'enfants », a-t-il déclaré avant d'ajouter: « Partout où souffre un homme ou une femme, la souffrance les dépasse et nous touche tous ».