Le CRIF en action
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Publié le 22 Novembre 2004

Un grand succès pour la journée de l’amitié judéo-musulmane de France

Plus de mille personnes se sont rassemblées le 21 novembre dernier à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Porte de la Villette à Paris pour une journée de réflexion et d’animation autour du thème « Bâtissons l’amitié judéo-musulmane de France ».



Mise sur pied par le rabbin Michel Serfaty de Ris-Orangis, président du CEDER, Centre d’étude, de documentations et de recherches des cultures juives, cette journée, placée sous l’égide du CRIF, du Consistoire de Paris et de l’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris, a constitué une remarquable réussite.

La modération des propos, qui n’empêchait pas une certaine recherche de la vérité, des orateurs qui se sont succédé lors du colloque, la chaleur d’un public acquis en totalité à la cause, la qualité des expositions proposées et de la partie festive ont été autant d’atouts qui laissent augurer de projets d’avenir conséquents et porteurs d’espoir.

Tous les intervenants, de Moïse Cohen à l’ambassadeur Salah Stétié, du Cheikh Bentounès à la sénatrice Bariza Khiari ou au philosophe Olivier Abel, ont mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer pour une connaissance mutuelle plus approfondie, démarche nécessaire pour une meilleure compréhension, porte de la fraternité à venir. Ce qui n’excluait pas, au demeurant, d’aborder certaines questions délicates. Ainsi, le président du CRIF, Roger Cukierman, n’a pas hésité à fustiger le CSA pour le conventionnement récemment accordé à la chaîne satellitaire libanaise Al-Manar dont certaines émissions incontestablement antisémites, sont de notoriété publique. Par ailleurs, Roger Cukierman a insisté sur le fait que depuis de longues années, par le biais notamment de la Commission des relations avec l’islam que préside Bernard Kanovitch, le CRIF est une organisation pionnière dans le domaine du rapprochement judéo-musulman en France. Le professeur Armand Abecassis, lui, a rappelé que si des périodes fastes, notamment en Andalousie, ont vu Juifs et Musulmans connaître une ère de bons rapports, de nombreux versets du Coran, relatifs aux Juifs, sont incontestablement problématiques. Dans cet esprit, Simone Veil, qui concluait les travaux, et qui a rappelé avec force la tragédie terrible et unique de la Shoah, a estimé que la remise en cause de certains textes religieux n’était pas à exclure et devrait être envisagée. Se déclarant laïque, Simone Veil a néanmoins reconnu que l’intervention du Grand rabbin Gilles Bernheim l’avait à ce point impressionnée qu’elle est convaincue qu’en suivant ses cours, elle deviendrait une juive religieuse.

Un beau moment d’émotion a été la remise d’un diplôme d’honneur contenant un rameau d’olivier ramené de Jérusalem par les Scouts Musulmans de France au rabbin Serfaty.

Tous les acteurs de cette remarquable manifestation, notamment le Comité de Pilotage, doivent être félicités pour leur efficacité et leur enthousiasme. Reste à présent à concrétiser cette première étape réussie par une action de longue haleine. En attendant, l’année prochaine, la deuxième Journée de l’AJMF.