Allocution de Jérôme Culioli, Président du CRIF Sud-Est, le 19 mars 2014

Cette fraternité républicaine me conduit d’abord à remercier pour leur présence :

•          Monsieur Christian Estrosi député maire de Nice, Président de Nice Côte d’Azur,

•          Monsieur Éric Ciotti, député des Alpes Maritimes Président du Conseil Général des Alpes Maritimes

•          Monsieur Patrick Allemand vice-Président de la région PACA

•          Messieurs les adjoints au Maire de St Laurent du Var.

•          L’ensemble des représentants de la classe politique républicaine.

Je souhaite insister particulièrement sur le fait que vous avez répondu immédiatement présent à l’appel du CRIF, avez modifié vos agendas pourtant excessivement chargés à quelques jours d’une échéance électorale essentielle.

Vous démontrer ainsi encore votre engagement sans faille dans le cadre de la défense de nos valeurs républicaines et donc de la lutte contre toutes formes d’antisémitisme et de racisme.

Cette fraternité qui me conduit ensuite à remercier pour leur présence aujourd’hui à nos côtés les représentants :

•          De la LICRA dont la mobilisation face aux actes racistes et antisémites reste un moteur de la défense commune de nos valeurs républicaines.

•          De SOS Racisme qui est un acteur majeur de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

•          Des Amitiés Judéo Chrétiennes, des Amitiés Judéo Musulmanes, de la Communauté Arménienne, du Chanoine Philippe ASSO, du Pasteur Thibault de la Ruelle, de l’Imam Raj Abdelkader, de Raj Fetri.

Vous êtes les témoins que la fraternité nait aussi de la diversité.

•          De l’association IMAD pour la jeunesse et la Paix, créée par Latifa Ibn Zlaten, la mère d’IMAD cruellement assassiné par Mohamed Merah, et dont le combat et la pédagogie dont elle fait preuve forcent l’admiration.

•          Des représentants du scoutisme français, qui est l’une des plus belles écoles du « vivre ensemble » et qui réunit les Eclaireurs Israélites, les Eclaireurs Unionistes, les Scouts Musulmans, les Scouts et Guides de France ;

•          Des représentants de l’association Alpes Maritimes Fraternité qui est l’une des plus belles réussites locales du « vivre ensemble ».

•          Des membres nombreux de notre communauté, de sa jeunesse, de ses dirigeants (je pense aux Présidents des consistoires de Nice, et de sa Région, au Président du Fond Social Juif Unifié).

Je salue aussi la présence des nombreux responsables des communautés et associations juives de la région.

Aux côtés des membres des communautés chrétiennes, musulmanes, arméniennes, Nous nous rassemblons donc contre l’antisémitisme et pour la fraternité républicaine.

La fraternité républicaine est faite de notre diversité.

Elle forge sa force et sa grandeur dans la défense des principes qui nous sont communs malgré nos différences.

Ces principes fondamentaux que sont notamment la liberté de culte et le respect de la dignité humaine, Mais nos droits, nos libertés, les principes de la République pour lesquels nous nous bâtons, sont bafoués par ceux qui commettent des actes racistes et antisémites.

Il est donc de notre responsabilité A TOUS de ne jamais laisser faire, ne jamais laisser banaliser.

De ne jamais tolérer que l’on puisse enlever, séquestrer, torturer jusqu’à le tuer, un homme, un très jeune homme…juste parce qu’il est juif !!

Ce fut le cas le 13 février 2006 pour Ilan Halimi,

Le simple fait de le dire n’est pas soutenable !

Ne plus jamais laisser faire est indispensable !

J’aimerais à ce titre vous lire quelques lignes extraites d’un article de Jacques Tarnero, à propos de l’affaire Ilan Halimi,

Dans cette cité de banlieue où fut séquestré Ilan Halimi, plus d’une centaine de personnes étaient au courant, savaient ce qui se passait et pendant vingt-quatre jours personne n’a parlé.

Personne n’a pris son téléphone pour signaler qu’il se passait quelque chose d’étrange, de mauvais.

Aucun des membres du « gang des barbares » - si bien nommé - n’a eu le moindre réflexe d’humanité, ni les jeunes filles, ni les mineurs, ni les gamins qui faisaient le guet, ni le gardien d’immeuble qui « ne veut pas perdre son travail », au moment des faits.

Vivant dans un univers hors humanité, totalement dépourvu de l’idée de Bien ou de Mal, tous ont laissé faire.

Ces mots de Jacques Tarnero, nous alertent encore davantage sur la responsabilité républicaine qui est la nôtre de ne jamais laisser faire.

De ne jamais laisser banaliser la commission par le fanatique Mohamed MERAH, il y a deux ans jour pour jour, d’assassinats d’une cruauté insupportable, notamment d’enfants innocents de 3, 6 et 8 ans juste parce qu’ils étaient juifs !

De ne jamais laisser banaliser la commission par ce même fanatique quelques jours auparavant, d’assassinats de militaires français, juste parce qu’ils étaient français !

La banalisation (dont certains ont fait leur fonds de commerce) conduit à ce qu’encore aujourd’hui, en 2014,

•          des étudiants israéliens soient mis à la porte d’une université à Paris,

•          des slogans nous rappelant les heures parmi les plus tristes de notre histoire, soient scandés par des milliers d’individus lors de la manifestation de janvier dernier à Paris, hurlant : « Juif dehors, la France n’est pas à toi » !

Mais nous ne sommes pas des Juifs en France, mais bien des Français de confession juive, et nous prions pour la République dans nos synagogues.

L’antisémitisme n’est donc pas le problème des Juifs.

Il doit être une préoccupation essentielle de chaque républicain dont les libertés sont mises ainsi en grand danger.

Je le répète en effet ce sont alors nos droits, nos libertés, les principes de la République pour lesquels nous nous bâtons tous, qui sont bafoués par ceux qui commettent des actes racistes et antisémites.

Le CRIF a donc souhaité ce rassemblement pour que nous puissions :

•          Nous rappeler qu’à chaque instant nous devons, ensemble, revendiquer et protéger nos droits, nos croyances, notre identité, nos libertés, pour défendre les valeurs fondatrices de la République.

•          Être à ce titre particulièrement attentif à la commission de ces actes, faits, paroles racistes ou antisémites et n’en tolérer aucun.

•          Agir de concert avec chacune des associations et autorités ici présentes dont je tiens à souligner la constante et ferme détermination, afin que toutes ces formes de comportement contraires aux lois et principes fondateurs de la République puissent être fermement combattues.

Ainsi notre fraternité et les valeurs fondatrices de notre République seront sauvées.