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La réconciliation judéo-chrétienne, telle que la souhaite également les catholiques, apporterait une réponse à cette étrange aspiration de l’homme à la félicité éternelle
Ce faisant les protestants français renouent avec une tradition initiée en particulier par Max Weber (1864 - 1920) qui tenta d’ouvrir aux protestants une porte de compréhension vers le judaïsme.
Cette même démarche d’esprit anime aujourd’hui le protestantisme, il faut s’en féliciter.
Ainsi pour reprendre aujourd’hui les idées du théologien allemand, il convient d’abord d’expliciter l’idée que le monde était dominé par des « enchanteurs », ces magiciens qui croyait pouvoir imposer leur loi ; leurs barrer la route c’est reconnaitre la toute-puissance divine et la force de l’intervention du créateur sur les créatures.
Cette nécessité est constitutive des religions monothéistes particulièrement du judaïsme, du christianisme et même de l’islam.
Ainsi la loi proclamée au Sinaï suffit au monde, et invite à la transformation du monde ; Max Weber peut affirmer que le judaïsme, religion de la liberté contre l’oppression, libère de tous les esclavages.
Le monothéisme, constitutif des 3 grandes religions, ouvre l’idée d’un Dieu Universel comme le rappelait le dernier prophète d’Israël Malachie, qui reprend la parole de Dieu : « mon nom est grand parmi les Nations et partout on saCRIFie à mon Nom.»
Des protestants enseignent que le Dieu d’Israël est non seulement universel mais même éternel.
Ils affirment que ce dernier qualificatif pour désigner Dieu a été purement et simplement introduit par les protestants.
Quand on connait la liturgie juive qui constamment se réfère à l’éternel, on peut penser que les juifs sont redevables aux protestants d’un concept liturgique essentiel.
De plus, la religion du Dieu unique, celle d’Israël rationalise le comportement du religieux, judaïsme et protestantisme restent des religions du quotidien, et non du sacré, dans leur appréhension de la vérité religieuse monothéiste du monde à partir des commandements qui émanent d’un Dieu transcendant.
Les conceptions chrétiennes du salut différent peut-être de celles du judaïsme. L’homme serait seul face à son salut. Pour Israël, le salut n’est pas une affaire individuelle : «Tout Israël a droit au monde futur ; ainsi que (la précision est importante), les sages de toutes les nations ».
Hélas nul ne sait ce que sera le monde futur. Une chose est enseignée : le salut n’est pas une façon de se faire pardonner le péché originel. Il dépend du mérite de chacun.
La réconciliation judéo-chrétienne, telle que la souhaite également les catholiques, apporterait une réponse à cette étrange aspiration de l’homme à la félicité éternelle.
Gérard Israël,
Président de la CREC.