Le CRIF en action
|
Publié le 21 Décembre 2012

Conférence de Zvi Tal au CRIF Marseille Provence

Le CRIF Marseille Provence, le Consulat général d’Israël et le Cercle des Amis du CRIF ont reçu Zvi Tal, ministre plénipotentiaire de l’Ambassade d’Israël à Paris mardi 18 décembre 2012 sur le thème « Les défis d’Israël suite à l’Opération Pilier-Défense ».

le ministre s’est voulu rassurant en disant qu’il y a encore une marge de manœuvre sur le nucléaire iranien

Après avoir présenté son invité et remercié les participants de leur présence, Michèle Teboul, Présidente du CRIF Marseille Provence a demandé à M. Zvi Tal de décrypter une situation aussi complexe que dangereuse pour Israël et sa région. Dans un premier temps le ministre a rappelé les objectifs de « l’Opération Pilier-Défense »:

•          Sur le plan technique, supprimer la menace des missiles longue portée, lutter contre la contrebande d’armes, sécuriser et contrôler les frontières,

•          Sur le plan politique, les enjeux sont de taille. La dictature des frères musulmans -pointant leur nez-, il faut, soutenir l’Égypte démocrate, l’aider à enrayer le trafic d’armes au Sinaï et encourager les efforts économiques en faveur des Bédoins. N’oublions pas dit-il que : « le Djihad mondial couvre le terrain en faisant du social » se rendant indispensable là où les gouvernements sont déficitaires. D’autre part  de nouveaux acteurs  apparaissent au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite et le Qatar fournissent une aide financière et des armes aux  djihadistes. Il poursuit et rappelle que « La popularité dont jouit le Hamas c’est plutôt le manque de popularité du Fatah, le peuple ne s’y reconnait pas et personne n’ignore que la corruption est grande ».

Tous ces nouveaux éléments perturbent le fragile équilibre de la région et l’entrée de la Palestine à l’ONU en tant que membre observateur rend les négociations futures encore plus difficiles.

 

Calme et pondéré   Zvi Tal a ensuite répondu avec minutie à toutes les questions, les plus diverses comme les plus embarrassantes :

•          II a affirmé qu’Israël ne doit pas changer de stratégie pour ce qui concerne les négociations de paix avec les Palestiniens,

•          « Oui, nous devons prendre au pied de la lettre le discours provocateur de Khaled Michaal, chef du Hamas qui devant des dizaines de milliers de Palestiniens déclare que le mouvement islamiste ne renoncera pas à « un seul pouce de notre terre » ce qui englobe dans son esprit le territoire israélien ».

•          Sur la Syrie, « Israël soutient la démocratie, toujours ; Bachar El Assad doit quitter la scène politique ».

•          « Nous assistons, a-t-il dit, à une fragmentation de la Lybie, de la Syrie et du Liban, nous avons la conviction que les peuples désirent d’autres valeurs, à terme nous espérons que la démocratie triomphera ».

 

Christophe Madrolle, vice-président, qui représentait   Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine Marseille Provence Méditerranée est intervenu : « Vous êtes un humaniste,   Zvi Tal, mais pour être démocrate, il faut rompre avec la religion ».

 

À ceux qui s’étonnaient que des parlementaires rencontrent des responsables terroristes,  que les négociations soient au point mort ou que le gouvernement américain soit si peu impliqué dans le Moyen-Orient, le ministre a répondu que « l’arsenal juridique est imparfait », que « chacun peut rencontrer qui il veut », qu’Israël « ne peut contraindre Mahmoud Abbas à s’assoir à la table des négociations ». « Nous souhaitons », a-t-il dit, « que les États-Unis comme l’Union européenne comprennent les enjeux et interviennent davantage dans le processus de paix ».

 

À la question du nucléaire iranien : « Ce n’est pas acceptable », a rétorqué   Zvi Tal. Mais le ministre s’est voulu rassurant en disant qu’il y a encore une marge de manœuvre.

 

À la question de Jean Pierre Bensimon : « On dit qu’il y a une solution pour la paix, qu’elle est-elle ? », le ministre a répondu qu’il y aura probablement un échange de territoires, que les implantations « resteront israéliennes » et qu’il y aura une continuité territoriale palestinienne.

 

Restez malgré tout optimiste, mais conscient des problèmes à résoudre, c’est un peu la pensée que nous a transmis Zvi Tal. Nous espérons qu’il soit entendu.

 

Étaient présents :

Barnéa Hassid, Consul général d’Israël et Israéla Peri, consul,  Philippe Korcia, Président du Cercle des Amis du CRIF, Christophe Madrolle, Vice-président de la Communauté urbaine, Jocelyn Zeitoun, conseiller régional et communautaire, Messieurs Gérard Bismuth et Albert Guigui, conseillers communautaires, Séréna Zouaghi, conseillère municipale déléguée, Sophie Goy, conseillère municipale, Messieurs Zvi Ammar et Bruno Benjamin, respectivement Président et Président délégué du Consistoire de Marseille, Marc Ceccaldi, président de la LICRA.

 

Edith Janowski-Bismuth – responsable communication

CRIF Marseille Provence