Le CRIF en action
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Publié le 12 Décembre 2012

Discours de remise du prix régional 2012 du CRIF Centre Ouest

 

Prononcé par François Guguenheim lors du dîner du 10 décembre 2012.

 

Mesdames, Messieurs,

 

Le moment est venu pour nous tous d’honorer, au nom de notre institution, deux personnes, deux amis, que je prie de bien vouloir me rejoindre sur ce pupitre, j’appelle donc :

 

Mme Arlette Bosch,

M. François Lebeau

 

Et merci à mes amis Richard Prasquier et Roger Cukierman, de nous rejoindre également.

 

 

Rappelez-vous nos précédents récipiendaires de notre prix régional :

 

En 2006 lors de notre premier dîner régional nous avons honoré Monseigneur André Vingt Trois, devenu alors archevêque de Paris, après son passage à Tours qui nous avait beaucoup marqués.

 

En 2008, nous avons honoré mon fidèle ami, le Professeur Émile Aron, malheureusement disparu aujourd’hui

 

En 2010, nous remettions ce prix à Françoise Moreau, Marie-Paule Fresneau et André Bellegarde tous membres de l’association Arehsval, association de recherches et d’études historiques sur la Shoa en Val de Loire.

 

Ce soir, nous sommes dans une démarche proche, devant un hommage et une reconnaissance que nous tenons à manifester à deux amis, engagés dans la vie civile avec une moralité et un sens civique que nous souhaiterions rencontrer chez beaucoup d’hommes et de femmes de responsabilités.

 

Qui ne connait pas Arlette, Alerte Bosch, fidèle des fidèles de la municipalité de Tours depuis de si nombreuses années à des fonctions d’élue où toujours nous l’avons rencontrée près de nous, avec nous, autour de nous, son devoir de ne jamais oublier les leçons de l’histoire étant incessant.

 

Arlette, au-delà de ses engagements liés à ses fonctions est une femme droite, de rigueur, d’estime et d’engagement pour les autres, notamment en matière sociale, et ce point commun avec notre ami François Lebeau, très souvent dans l’ombre.

 

Arlette a toujours su montrer son esprit de tolérance vis-à-vis de toutes les religions monothéistes dans le vrai cadre d’origine de la laïcité auquel nous sommes tous attachés, laïcité ne voulant en aucun cas dire contraire aux religions, mais respect des religions et de leurs pratiques dans le strict cadre des règles de notre pays. Arlette merci pour toute votre œuvre, votre combat pour les autres et pour plus de justice dans notre société.

 

François Lebeau est un ami de l’ombre que j’ai découvert il y a quelques années seulement, dans le cadre de ses engagements auprès de ses élèves d’école primaire, élèves qui ne savent la chance d’avoir un enseignant, aujourd’hui un directeur d’école, exceptionnel.

 

Humaniste avant tout, totalement agnostique, François est l’instituteur type dont on peut rêver, l’instituteur droit, engagé, tolérant, ouvert, ambitieux pour ses élèves, attaché aux profondes valeurs de notre République.

 

François Lebeau ne cesse, au-delà de ses obligations professionnelles, de faire passer dans la tête de ses élèves des messages de civisme, de citoyenneté, d’honneur, de justice et de devoir avant de droits, François n’oublie pas l’histoire de notre pays et de la civilisation.

 

Dans son établissement actuel, l’école Mirabeau où des enfants juifs ont été arrêtés puis déportés, François enseigne tous les ans à ses élèves l’histoire de ces enfants morts parce qu’ils étaient nés juifs, et uniquement pour cette raison. Son combat pour que les drames de l’histoire de notre pays ne se reproduisent plus est constant.

 

François Lebeau n’oublie pas d’enseigner aussi le modèle des Justes parmi les nations qui ont eu un comportement exemplaire et de modèle pour notre société, c’est cela aussi la vérité de l’histoire.

 

Ces deux amis ont des points communs que je résumerai par quelques mots simples qui les caractérisent tous :

 

•          l’humilité,

•          la discrétion,

•          la persévérance,

•          l’absence de vouloir paraître,

•          la recherche de la vérité étant leur seul objectif,

 

Sans jamais aucun calcul de positionnement vis-à-vis de la société, ce sont tous deux de grands personnages qui quelque part nous donnent foi en l’homme, foi en la conscience professionnelle de bon nombre d’enseignants et de quelques personnalités politiques qui les honorent.

 

En votre nom à tous, j’ai le grand plaisir de vous remettre, Arlette Bosch et François Lebeau, le Prix régional 2012 du CRIF de la Région, symboliquement représenté par ce presse-papier, gravé dans le même verre que celui de la stèle en l’honneur des Justes du département d’Indre-et-Loire inaugurée en avril 2005, car nous sommes persuadés que tous deux auriez eu, en de telles circonstances, le comportement des Justes parmi les Nations, votre vie nous l’a prouvé.

 

François Guguenheim,

10 décembre 2012