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Il y a ensuite la vie du collectionneur. Vous avez rassemblé quelque 4.000 pièces d’œuvre d’art, jusqu’à détenir – ce n’est pas moi qui parle, mais le directeur du Musée d’art moderne de New York - « la plus belle collection d’art moderne jamais assemblée par un individu. » Ici nous sommes à votre disposition : si vous voulez disposer des œuvres, nous les accueillerons bien volontiers.
Vous avez une passion, c’est l’art allemand et autrichien. Vous fûtes, je le rappelle, ambassadeur des États-Unis à Vienne dans les années 80. Vous auriez pu vous contenter de diplomatie, mais vous avez fondé une galerie, la Neue Galerie et vous avez enrichi ses collections de plusieurs tableaux de Gustav Klimt, parmi lesquels Adèle Bloch-Bauer I. Cette toile, dont vous aimez à dire – et cela nous fait parfois une douleur – qu’elle est votre Joconde. Elle fait partie des nombreuses pièces dérobées par les nazis que vous avez eu à cœur de retrouver, comme président de l’Organisation juive mondiale de restitution.
Enfin, il y a la vie de Président ; la vie que vous avez consacrée à la mémoire, à la dignité et à l’avenir du judaïsme.
Vous avez été désigné, en 1997, président du Keren Kayemet Leisrael, cette œuvre dont la vocation est, depuis plus d’un siècle, de planter des arbres sur la terre d’Israël, pour « faire refleurir le désert ».
Vous êtes devenu, en 1999, président de la conférence : président des présidents, porte-parole des organisations juives américaines, dont vous avez su exprimer – à chaque moment et avec votre langage – les attentes, les inquiétudes, les espérances – comme aujourd’hui Richard Stone continue à le faire.
Et depuis 2007, vous êtes le président du Congrès juif mondial, qui rassemble les représentants des communautés juives de 100 pays.
Vous sillonnez le monde et vous portez, là encore, la parole de la tolérance et de la paix.
Vous êtes un éclaireur pour des communautés juives qui ont besoin de repères, qui ont besoin aussi de valeurs, de principes, dans un monde où s’accumulent les menaces, où ressurgissent les haines que l’on croyait disparues.
Vous ne les apaisez pas, vous êtes soucieux de pouvoir les combattre et vous le faites avec vos mots et avec votre histoire.
Vous êtes particulièrement attentif à certaines communautés qui ont été longtemps oubliées, notamment en en Europe de l’Est, pour lesquelles l’histoire fut tragique. La Fondation qui porte votre nom, que vous présidez, une présidence de plus, s’est attelée à la reconstruction d’écoles juives, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Slovaquie, et en Autriche.
Voilà vos vies qui se confondent avec des présidences, mais le principal est de réussir sa vie et sa présidence.
Avec vous et à travers vous, Ronald Lauder, c’est un homme de paix, de culture et d’engagement que la France honore. La cause que vous servez, c’est de préserver la mémoire pour entretenir l’avenir.
Merci, Monsieur le Président.