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600 000 soldats des troupes coloniales participèrent à la Grande Guerre, de 1914 à 1918 et environ 70 000 musulmans y ont perdu la vie, selon une estimation du Ministère de la Défense. La Grande Mosquée, premier édifice du culte musulman en France, avait d'ailleurs été inaugurée en 1926 pour leur rendre hommage. De 1940 à 1945, plus de 16 000 soldats musulmans d'Afrique du Nord furent tués ou portés disparus, ainsi que des milliers de combattants d'Afrique subsaharienne, comme les tirailleurs sénégalais. La République a rendu hommage à tous ces ex-colonisés qui donnèrent leur vie pour la défendre et dont la plupart, soit volontaires, soit conscrits à partir de 1912 en Algérie, ne bénéficiaient même pas des droits des citoyens français. Comme l’a souligné dans son discours le Recteur Dalil Boubakeur, "tous ces jeunes musulmans engagés, maghrébins ou africains venus de leurs douars ou de leurs montagnes servirent la lointaine métropole sans la connaître, contre un ennemi dont ils ne savaient rien". Le Président de la République s’est exprimé en paroles fortes et claires : "Cet hommage s'adresse à leurs descendants pour qu'ils soient fiers de leurs parents et conscients que la République a une dette à leur égard… À celles et ceux qui s'interrogent sur leur destin, leur place et même parfois sur leur identité, aux descendants de ces soldats, je dis ma gratitude". Évoquant les soldats de l'Armée d'Afrique qui débarquèrent en Provence à l'été 1944, François Hollande a rappelé qu'ils étaient "de toutes les religions : juifs, catholiques, musulmans". Sur le sujet du racisme et des profanations contre des mosquées - la plus récente eut lieu à Blois la semaine dernière – le Président a réitéré : "Jamais personne ne doit être menacé ou agressé pour ses croyances", ajoutant : "La France est grande de sa diversité. Elle est forte de son unité. Une valeur essentielle de notre République permet de faire vivre ces deux exigences : c’est la laïcité."