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Nous avons le désir d’approfondir nos relations. Rencontrons-nous, Parlons-nous
Je vois en cette journée, la volonté affirmée par la Fédération Protestante de France et le CRIF de travailler ensemble, de réfléchir ensemble, d’innover, de créer et de susciter.
Et cela ne m’étonne guère tant je sais, connais et apprécie les liens fraternels et forts qui unissent Protestants et Juifs de France.
En tant que Présidente de la Commission du CRIF des relations avec les Protestants depuis l’année 2004, j’ai pu mesurer à quel point cette amitié est sincère et importante. J’ai pu mesurer à quel point il est possible de créer ou d’affermir des ponts entre nos deux traditions, de consolider cette amitié, de susciter en toutes occasions le dialogue, de promouvoir le respect entre Protestants et Juifs.
Je veux saluer le Pasteur François Clavairoly, le nouveau président de la Fédération Protestante de France, à qui je souhaite un franc et un beau succès. Je veux saluer ici les Pasteurs Florence Taubmann, Danielle Vergniol, Alain Massini, Antoine Nouis.
Je les remercie et je leur très suis reconnaissante de leur grand intérêt pour les travaux qui ont été entrepris par notre commission.
Nous savons -et cette journée en est la preuve- que bien d’autres projets peuvent être menés. Nous savons aussi que les Protestants et les Juifs, de par leur histoire ont partagé et continuent de partager tant de valeurs. Quand on évoque les relations entre juifs et protestants en France, vient naturellement à l’esprit l’expression « affinités électives » que l’historien Patrick Cabanel a retenu dans le titre de son livre « Juifs et protestants en France, les affinités électives – 16ème-21ème siècle ».
Celles-ci se sont nourries d’une conscience partagée de minoritaires dans un pays catholique, conscience d’autant plus vive que pour les deux minorités, cet état s’est accompagné de persécutions. En même temps, le retour accompli par les Réformateurs au texte biblique, à l’hébreu, la place reconnue à l’histoire d’Israël racontée dans l’Ancien Testament ont également favorisé un rapprochement culturel. Historiquement, cette proximité s’est exprimée par une forte solidarité au moment de l’affaire Dreyfus, puis pendant la seconde guerre mondiale.
Comme le Pasteur Florence Taubmann, nous pensons qu’un dialogue avec le judaïsme « peut véritablement aider le protestantisme réformé à renouveler sa relation à la Bible, à relire ses principes fondateurs, et à repenser son anthropologie religieuse. Et, plus largement, la poursuite de rencontres entre protestants et juifs, religieux et non religieux, dans une grande diversité de pratique et d’opinions, peut aider à mieux porter ensemble le souci d’Israël, mais aussi de la Palestine et des chrétiens d’Orient, si éprouvés actuellement. »
Nous avons donc le désir d’approfondir nos relations. Rencontrons-nous, Parlons-nous. Cherchons à découvrir ou re-découvrir ce qui nous unie, ce qui nous rassemble et dialoguons fraternellement.
Ce colloque est une pierre supplémentaire. Nous poursuivrons cette tâche et cette œuvre inlassablement, tant nous croyons que Protestants et Juifs ont à partager ensemble.
Dinah Azoulay,
Présidente de la commission des relations avec les Protestants