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Le CRIF en action
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Publié le 7 Novembre 2013
La France n'est pas antisémite, mais...
L’antisémitisme d’extrême droite en Europe de l’Est a toujours existé et continue de s’épanouir
Montée de l’antisémitisme
Interrogé sur une éventuelle montée de l’antisémitisme en France et son assimilation à l’antisionisme, le président du CRIF a évoqué différents phénomènes propices à ce climat délétère à l’encontre des Juifs, notamment en France.
La mauvaise situation économique et le besoin de trouver un bouc émissaire ont été relevés par Cukierman comme étant des facteurs historiques de cette montée de l’antisémitisme.
Il a également ajouté que la corrélation entre antisémitisme et antisionisme était d’actualité bien que l’antisémitisme existe indépendamment et que "tout ne dépend pas de la situation au Moyen-Orient".
"C’est élégant d’être antisioniste, mais ça ne l’est pas d’être antisémite", a notamment relevé M. Cukierman.
Selon lui, la France est confrontée à trois formes différentes d’antisémitisme : d’une part celui d'extrême droite, avec notamment la progression du FN dans l’opinion publique et sa banalisation, d’autre part, l’antisémitisme véhiculé par l’extrême gauche, développé au départ par des pro-palestiniens, qui appellent au boycott et que Cukierman décrit comme "l’antisémitisme habillé en antisionisme".
Enfin, le vice-président du Congrès Juif mondial s’est penché sur l’antisémitisme des jeunes de banlieues issus de l’immigration, "pour la plupart musulmans", qui s’"empressent de commettre des violences quand ils voient un Juif avec une kippa".
Tout en précisant que la France n’était pas un pays antisémite, il a précisé qu’il y régnait "un climat dans lequel il n’est pas agréable de vivre".
M. Cukierman a tout de même salué le travail effectué par les autorités françaises, notamment par François Hollande et par Manuel Valls, le Ministre de l’Intérieur, dans la lutte contre l’antisémitisme et dans le démantèlement des cellules terroristes.
"Hollande et Valls sont des amis d’Israël", a-t-il indiqué.
Interrogé enfin sur le débat actuel au sein de l’Europe concernant la circoncision et l’interdiction de l’abattage rituel en Pologne, M. Cukierman a indiqué sans détour qu’il s’agissait d’une des composantes de la montée de l’antisémitisme en Europe.
"L’antisémitisme d’extrême droite en Europe de l’Est a toujours existé et continue de s’épanouir", a-t-il indiqué, ajoutant que les Juifs de France se sentaient "visés" par les réactions provoquées par le débat sur la circoncision.
"78 voix contre 15 ont voté pour son interdiction", a souligné M. Cukierman, qui a qualifié cette interdiction d’"atteinte à la liberté religieuse".
Le président du CRIF a conclu en disant que "la situation (liée à la montée de l’antisémitisme) est plus grave en Europe que dans le reste du monde".
"Un État palestinien aux côtés d’Israël nous paraît souhaitable"
Interrogé sur la libération de prisonniers palestiniens annoncée par Israël, M. Cukierman a indiqué qu’il s’"interdisait de se mêler de la politique israélienne", avant d’ajouter qu’il n’y voyait pas d’inconvénients si cette libération pouvait permettre de faire avancer les négociations, tout en indiquant qu’il comprenait les "opposants" à cette mesure.
Le président du CRIF a d’ailleurs appelé les Juifs de la diaspora à "rester prudents" lorsqu’ils parlent de la politique israélienne.
Roger Cukierman a réitéré la position du CRIF en faveur d’une solution à deux États, qui selon lui est la seule possible.
M. Cukierman a ensuite abordé l’image d’Israël dans le monde et particulièrement en Europe et l’a qualifiée de "très mauvaise".
Selon lui, la mauvaise image d’Israël repose sur l’idée que les "Israéliens sont considérés comme des gens qui traitent mal les Palestiniens et qui occupent des terres qui ne leur appartiennent pas", image dénoncée par le président du CRIF qui a comparé la situation en Israël à celle d’autres pays, qui n’interpellent personne.
"Personne ne fait de reproches au Maroc qui occupe des territoires revendiqués par la Mauritanie, personne ne fait de reproches à la Turquie qui occupe une partie de l’île de Chypre et personne ne revendique qu’on étiquette les produits de ces pays-là", s’est insurgé Roger Cukierman.
Il a par ailleurs fait allusion à la situation humanitaire dramatique en Syrie, pour minimiser les accusations injustes proférées à l’encontre d’Israël.
"Quand on pense qu’il y a au moins 120 000 morts en Syrie, cela semble dérisoire", a-t-il déclaré.