Le CRIF en action
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Publié le 3 Juin 2013

Le CRIF Marseille-Provence et le centre Fleg reçoivent le maire d'Abou Gosh

Accompagné d'une équipe de football locale composée de Juifs et d'Arabes israéliens, le maire d'Abu Gosh, Salim Jaber, était l'hôte des responsables politiques de la cité phocéenne ainsi que des responsables de la communauté juive de Marseille. 

Après avoir été reçus au pavillon M par Daniel Sperling, adjoint au maire délégué au plan « Marseille mieux vivre ensemble », puis par Patrick Mennucci dans La mairie des 1er et 7e arrondissements de la ville, c'est dans les locaux du centre Fleg que le maire Salim Jaber et l'équipe de football locale unissant Juifs et Arabes des quartiers défavorisés d'Abu Gosh ont terminé leur longue journée marseillaise.

 

Entre Jérusalem et Tel-Aviv, le village d'Abu Gosh ne manque pas d'intérêt, outre le fait d'avoir battu le record du plus grand houmous (purée de pois chiches) du monde en 2010 et qu'il figure dans le Guinness des Records, le village s'est surtout fait connaître pour son engagement en faveur d'Israël, et ce depuis la première guerre israélo-arabe, en 1948. Majoritairement arabe,  Abu Gosh accueille des populations juive et chrétienne dans une parfaite harmonie.

 

Devant de nombreux invités, le président du centre Fleg, Hagay Sobol, a souligné au nom du CRIF régional et du centre Fleg l'importance de la venue à Marseille de cette délégation prônant l'échange et l'ouverture : « Cette équipe de foot judéo-arabe, cette ville qui a choisi la paix, quel beau symbole ». Entouré des responsables d'associations Baït Ham et Baït Esther qui œuvrent également pour aider les enfants en difficulté en Israël, et du secrétaire général de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), association incitatrice de ce projet en France, le maire d'Abu Gosh ne tarit pas d'éloges sur ses relations avec les juifs et Israël. « Je ne suis pas seulement maire d'une commune israélienne, je suis aussi arabe, musulman, croyant et pratiquant. Je crois au Livre, je suis membre d'une de ses trois communautés. En Israël on dit que les juifs et les arabes sont cousins, pour moi nous sommes frères puisque nous avons le même père, Abraham. » Particulièrement élogieux à l'égard d'Israël, il poursuit : «  Abu Gosh a toujours considéré la création de l'État d'Israël comme une bénédiction, car nous étions persuadés que nous allions vivre en paix avec la communauté juive et que la venue de ces derniers dans la région serait une source de progrès. » Avec cette volonté affichée de rendre les relations entre Juifs et Arabes viables, de nombreux projets ont vu le jour et notamment celui de mettre le sport au coeur de cet échange.

 

« Abu Gosh a toujours considéré la création de l'État d'Israël comme une bénédiction »

 

Abu Gosh et un pensionnat d'une localité voisine décident de créer par le football des échanges entre jeunes en difficulté. « L'idée naît de créer un club de foot réunissant jeunes Juifs et Arabes, car jouer ensemble crée un sentiment d'amitié et de partage. Malgré les difficultés, le sport aide les jeunes à s'en sortir », a souligné Salim Jaber. Présent lors de cette rencontre au centre Fleg, Meir Russo, au nom des deux associations partenaires, Baït Ham et Baït Esther, a ajouté : « Il y avait cet internat avec des jeunes en échec scolaire, avec des problèmes de racisme. Il fallait agir vite. Nous avons exposé notre projet aux parents qui nous ont soutenus, et c'est ainsi que ce programme complexe a vu le jour, un programme que nous aimerions voir se développer dans tout le pays. » Dans son sillage, le secrétaire général de l'UEJF a expliqué les raisons de l'implication de l'association en faveur de cette noble action. « Nous voulons montrer aux pouvoirs publics que certains se trompent lorsqu'ils veulent transposer ici le conflit israélo-palestinien. Ils sont d'autant plus dans l'erreur que même là où le dialogue est plus difficile, certains non seulement débattent, mais jouent ensemble au foot. » Une démarche qui mérite la plus grande attention, car elle permet d'ouvrir des portes sur la voie du mieux vivre ensemble en Israël et ailleurs dans le monde.

 

(Article de Gilbert Gabbay publié dans le n° 1256 d’Actualité Juive du jeudi 30 mai 2013)