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1) Le "vœu" de M. Piel est fondé sur l'hypothèse d'une situation d'occupation et de colonisation des anciennes Judée et Samarie, à l'ouest du Jourdain. Cette qualification que l'on retrouve dans certains textes de l'Union européenne et les déclarations de certains gouvernements est parfaitement inadéquate.
Car les résolutions 252 et 338 du Conseil de Sécurité de l'ONU qui demandent l'évacuation de "certains" territoires, à la double condition d'existence d'une situation de paix effective et d'absence de menaces au sein de frontières « sures et reconnues ». Israël, qui a d'ores et déjà évacué plus de 90% des territoires visés s'est acquitté de ses obligations quand ces conditions ont été réunies.
2) Une demande au gouvernement français et à l'Union européenne d'étiquetage des produits importés sous le label "produits des colonies" serait triplement malvenue:
a) La Région PACA n'a pas vocation à empiéter sur les politiques gouvernementales et européennes dans des questions de politique internationale touchant une région secouée par des troubles sévères, qui confinent à l'incandescence;
b) Le label "produits des colonies" constituerait à l'évidence une opération de boycott dissimulé. Or dans les législations française et européenne, le boycott économique est illégal. De plus son principal effet serait de frapper les revenus des populations arabes palestiniennes qui contribuent à la production revêtue du label infamant;
c) Enfin, nul ne peut se voiler la face et ne pas admettre qu'Israël est aujourd'hui le principal symbole du judaïsme dans le monde. En affectant ce symbole par une sanction d'ordre institutionnel pour de fausses raisons et une mauvaise cause, c'est au judaïsme tout entier que l'on s'en prend, rejoignant une tradition infâme: celle des accusations, des boycotts et du marquage, qui renvoient à l'épopée noire de notre continent.
Le "vœu" du 10 décembre du Front de gauche est en définitive un document précieux : il met lumineusement à nu l'anatomie des passions archaïques de mépris et de haine, émanant d'élites de notre temps en cours d'effondrement politique et moral. Abandonner les passions et leur préférer la connaissance objective, la compréhension des enjeux et les solutions coopératives, voilà qui distingue la culture de la paix de celle de la véhémence et de l'affrontement.