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Le Président du CRIF a remercié M. Lazar de cette rencontre extrêmement utile et susceptible de lever des malentendus
Des inquiétudes ont été largement exprimées dans la presse et dans les chancelleries européennes à la suite des récentes dispositions législatives prises en Hongrie, qui font penser à une dérive autoritaire de ce pays: il s'agit en particulier d'une loi sur la presse renforçant le contrôle politique sur les activités des journalistes et du changement de Constitution appliqué depuis le 1er janvier 2012.
Certains des articles ont soulevé des critiques, notamment ceux qui diminuent l'autonomie du pouvoir judiciaire, qui conduisent à un découpage électoral nouveau, ou qui gravent un certain nombre de principes conservateurs sur le mariage, la famille, et l'extension de la notion de peuple hongrois.
M. Lazar a rassuré le Président du CRIF sur le fait que la Hongrie entendait bien rester un pays parfaitement démocratique, et qu'elle n'avait pas la moindre revendication territoriale par rapport à ses voisins (on sait que la superficie de la Hongrie a été profondément réduite au traité de Trianon).
Les Hongrois de l'étranger votant aux élections ne représenteront probablement que moins de 5% du corps électoral. M. Lazar a mis sur le compte des abus et dysfonctionnements du système ancien (par exemple des délais de justice hallucinants) la nécessité de procéder à des modifications profondes. Il a rappelé l'état catastrophique "pire que celui de la Grèce" dans lequel le Fidesz avait trouvé les finances du pays, ce qui d'ailleurs expliquait sa large victoire aux élections. Il a insisté sur les excellentes relations avec l'importante communauté juive hongroise, l'importance attachée à l'enseignement de la Shoah et les liens amicaux avec l'Etat d'Israël. Il a aussi martelé qu'il y avait une séparation étanche entre le Fidesz et le parti Jobbik, parti d'extrême droite ouvertement antisémite, antisioniste, violemment anti-rom et qui représente les dérives du populisme européen dans leur version la plus caricaturale.
Le Président du CRIF a remercié M. Lazar de cette rencontre extrêmement utile et susceptible de lever des malentendus. Il a insisté sur l'attachement du CRIF à la construction européenne, garante de paix, de démocratie et jusqu'à maintenant de progrès économique, et de sa vigilance par rapport à tous les racismes et à toutes les discriminations, qu'elles touchent les Juifs ou d'autres communautés, la situation des Roms étant particulièrement en question à l'heure actuelle, avec des retentissements au-delà de leur pays d'origine.