English
Français
La lutte contre le racisme ne peut être dissociée de celle contre l’antisémitisme
Oui ! En France, plus de 50 % des actes de violence contre les personnes continuent de viser des personnes de confession juive. Entre 10 et 12 % de ces actes de violence ciblent des Musulmans. Nous sommes, en proportion, beaucoup plus nombreux à être visés que les Musulmans, alors que nous sommes beaucoup moins nombreux qu’eux […] La France n’est pas antisémite, mais elle connaît un antisémitisme ambiant qui est un lourd souci.
Les actes islamophobes ont augmenté de 35 % au premier semestre, selon l’Observatoire de l’islamophobie.
La lutte contre le racisme ne peut être dissociée de celle contre l’antisémitisme : ce serait indécent ! Le combat est le même. Le fait que beaucoup d’actes antisémites soient commis par des victimes potentielles du racisme complique parfois la donne. Un immense effort d’éducation doit être accompli dans les écoles, par les associations de parents d’élèves et par les syndicats, pour inculquer le respect d’autrui. Je rêverais aussi que les imams arrivent à imposer partout un enseignement du Coran qui supprime toute allusion à la haine des Juifs !
Une population déchaîne les passions en ce moment en France : celle des Roms. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a déclaré récemment qu’ils avaient « vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie. » Cela vous choque-t-il ?
Je sais que le sujet est difficile, mais je ne peux adhérer à la déclaration de Manuel Valls. Il a adopté une attitude sévère. Je trouve que les positions prises avant – elles incitaient au vivre ensemble et à l’intégration – étaient plus conformes aux valeurs de la République […]
En 1962, vous aviez soutenu à Paris une thèse de doctorat sur le développement du Japon devant deux ministres de Charles de Gaulle, dont André Philip, ex-député du Rhône et grand-père de l’actuel maire PS du 3e arrondissement de Lyon. Un souvenir ?
J’étais très fier d’avoir un jury aussi brillant ! Cela a été un grand moment d’émotion pour moi, car j’avais passé un an au Japon, dans des conditions d’isolement difficiles. À cette époque, les courriers mettaient un mois à arriver et les échanges avec mon directeur de thèse n’en étaient pas facilités. Avant la soutenance, je redoutais « l’affrontement » avec André Philip qui connaissait bien le Japon. C’était un homme à l’allure impressionnante, grand, fort, barbu et avec d’énormes sourcils ! Mais il a été très sympathique. J’avais lu son ouvrage sur le Japon et quand il m’a posé des questions, j’ai répondu avec des éléments puisés dans son livre. (rires) Il en a forcément été très satisfait et cela a sans doute contribué en partie à ma mention « très bien » !