Voix des banlieues ? Dominique de Villepin est perçu comme un ami des Arabes lorsque Nicolas Sarkozy est soupçonné de complaisance avec Israël. Et, en banlieue, Villepin est considéré avant tout comme l’orateur du discours de l’ONU en 2003, lorsque la France chiraquienne refusa de suivre les Etats-Unis dans sa guerre contre l’Irak de Saddam Hussein.
Alors, le 1er juin 2010, invité par la communauté maghrébine au Val Fourré (Yvelines) Villepin s’est violemment insurgé contre l’attaque par l’armée israélienne de la flottille en route pour Gaza qui s’était déroulée la veille. « Il faut faire en sorte que le peuple palestinien puisse enfin avoir une terre », s’est-il ému. Succès garanti, rapporte Marianne du 26 juin au 2 juillet 2010. Quelques jours plus tard, il enfonce le clou et en rajoute une couche : « J’ai été très surpris de ne pas entendre suffisamment la France, dans les heures qui ont suivi ce drame de la flottille pour Gaza, comme je n’avais pas assez entendu la voix de la France au moment de l’intervention israélienne à Gaza ».
Décidemment, le nouveau Héraut des banlieues n’a que ce mot à la bouche : Israël, Israël, Israël ! Il est vrai que Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin a -depuis 2003- une réputation à défendre et, à la pêche aux voix, il se pose de toute sa hauteur pour bouter le « méchant ». Que ne ferait-on pas pour séduire ?
Autre exemple. Connaissez-vous Bernard Genin ? Maire PCF de Vaulx-en-Velin, conseiller communautaire du Grand-Lyon, Genin a décidé, le 30 juin à 19h, en présence du Maire palestinien de Beit Sahour et d'une représentante de la Délégation Générale de la Palestine en France, d’hisser, sur le fronton de l'Hôtel de Ville, les couleurs du drapeau palestinien à côté des drapeaux européen et français. « En signe de solidarité, ce drapeau restera hissé jusqu'à la création de l'Etat palestinien souverain », précise-t-il.
Là encore, les élus communistes ont fait de la cause palestinienne la cause par excellence (d’essence quasi religieuse ?). Il est vrai qu’au PCF, on ne représente plus rien. Alors, Place du Colonel Fabien (à défaut de défendre la défunte Union soviétique et d’autres RDA), on défend le Palestinisme en grande pompe. Peu importe les outrages et la bêtise manichéenne : à la pêche aux voix, voix, voix, j’irai, j’irai, j’irai, maman…
Photo : D.R.