Editorial du président
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Publié le 26 Mai 2010

Ces droits de l’homme qu’on piétine, par Haïm Musicant

La Lybie a été élue le 13 mai, membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU .Un groupe de trente-sept organisations non-gouvernementales avait pourtant adressé un appel aux 192 états membres de l’ONU pour les inciter à « raison garder ».Il avait souligné, ce que tout le monde sait depuis longtemps : le régime du colonel Mouammar Kadhafi est « une des plus brutales et des plus anciennes tyrannies…une des sociétés les plus répressives du monde où la liberté d’expression , les partis politiques et les medias libres sont interdits ».

De plus, ceux qui ont de la mémoire, n’ont pas oublié les « dommages durables » de l’élection en 2003 de la Lybie à la présidence de la Commission des droits de l’homme, qui a été remplacée en 2006 par le Conseil des droits de l’homme qui siège à Genève.

Un bilan sans appel, non ?

En conséquence, qu’ont fait les 192 pays membres de l’ONU ? Facile : 155 d’entre eux ont voté pour la Libye. Treize autres pays ont également été retenus, les Iles Maldives (on ne rigole pas) obtenant le meilleur score avec 185 voix.

L’ambassadrice des Etats-Unis, Susan Rice, qui a peut-être de l’humour, a déclaré : « Nous savions que c’est une structure qui n’a pas accompli tout son potentiel et qui reste imparfaite ».

On avait déjà remarqué. Animé par des pays totalitaires, qui bafouent chez eux les libertés les plus élémentaires, le Conseil est chargé de « renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme ».

Mais les dés sont truqués. Jamais par exemple, on a parlé à Genève du Darfour ou d’autres conflits qui fâchent.

Par contre Israël est une cible facile, régulièrement condamné par une majorité automatique hostile.

Tout désespoir n’est pas permis ! L’année dernière, la conférence de Durban 2 avait été un échec pour les ennemis d’Israël .Mais les défenseurs de la démocratie, même s’ils sont minoritaires, sont-ils prêts à privilégier les principes aux dépens des intérêts ? Souvenons-nous que le Conseil siège dans l’enceinte de la funeste Société des Nations, qui fit payer cher au monde ses lâchetés.

A propos, on ne vous a pas dit ? L’Iran ne s’est pas présenté au Conseil. Par contre, il a été admis à la commission chargée des droits de la femme.

(Actualité juive 26 mai 2010)

Photo : D.R.