Editorial du président
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Publié le 9 Avril 2010

Cinéma : encore un dérapage antisémite

«Pourquoi un juif ? Pourquoi montrer une image positive du Juif alors qu’eux, Juifs, ne cessent de nuire à notre image, celle de nos peuples arabo-musulmans ?» ont lancé certains journalistes et autres présents dans la conférence de presse qui a suivie l’avant première de «Zarzis» ou «Vivre Ici» à son auteur Mohamed Zran. Ce qui n’a pourtant pas empêché son film d’être apprécié et récompensé du Golfe Arabe aux rives de l’Atlantique. «Zarzis» a en effet remporté le Black Pearl Award et le prix du meilleur nouveau réalisateur au Festival du Film du Moyen Orient à Abou Dhabi. Il a été primé, le 03 avril 2010, par le grand prix de la ville de Tétouan (catégorie documentaire) au Festival International du Cinéma Méditerranéen à Tétouan au Maroc. En terres arabes, «Zarzis» (VO) ou «Vivre Ici» (VF) a été salué par les critiques et les pros du cinéma. Mais, en Tunisie, quelques voix contestatrices se sont élevées, raconte le site Internet Tekiano.com. Au cœur du problème, le personnage de Simon, le vieil épicier et droguiste juif, l’un des protagonistes principaux de ce long métrage documentaire. L’importance accordée à ce personnage dans le film a suscité une controverse parfois même violente.




Nous avions relaté cette triste histoire dans la newsletter du 8 avril. Triste, parce que certains intellectuels dans la sphère arabo-musulmane, prenant prétexte du conflit israélo-palestinien, s’escriment à diaboliser les Juifs et à les présenter comme des entités diaboliques et perverses. Triste, parce qu’ils s’inspirent de ce que l’on trouve de pire : les Protocoles des Sages de Sion, les caricatures obscènes dans la presse arabe, les émissions enflammées de la télévision du Hezbollah libanais, ou les commentaires va-t-en guerre de prêcheurs hystériques et racistes.



Certains intellectuels sont donc intoxiqués par cette propagande moyenâgeuse, digne d’un autre temps et qui puise au plus profond de la détestation de l’Homme.



Triste, parce que rien ne doit excuser que l’on prêche la haine, l’aversion, le mépris, le dédain, l’irrespect.



A tout cela, nous rappelons et nous opposons les qualités du cinéma israélien : un cinéma d’avant-garde, courageux et autocritique. Un cinéma qui ne diabolise pas les Arabes, mais qui dénonce les discriminations ou implore les hommes de trouver les voies de la paix.



Marc Knobel



Photo : D.R.