Editorial du président
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Publié le 15 Avril 2010

«Debout et luttons pour vivre !», par Claude Hampel

67 ans après le Soulèvement du Ghetto de Varsovie



Le CRIF et le Mémorial rendent hommage aux jeunes combattants juifs
Le 18 avril 2010 à 15 heures, sur le site du Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy L’Asnier, 75004 Paris, sera commémoré le souvenir du Soulèvement du Ghetto de Varsovie. Cet hommage aux jeunes Juifs, combattants héroïques, est organisé par la Commission du Souvenir du CRIF et le Mémorial en présence de hautes personnalités civiles, religieuses et militaires et des étudiants juifs.



La révolte du Ghetto de Varsovie fut exemplaire pour tous les combattants de la liberté dans la partie d’Europe occupée par les armées hitlériennes. Elle s’inscrit dans l’histoire du peuple juif et dans l’histoire universelle. La date de l’insurrection à la veille de Pessah, n’est pas dû au hasard car elle est le symbolise la sortie de l’esclavage du Peuple hébreux.



La Pologne d’alors, où vivent près de trois millions de Juifs, est envahie le 1er septembre 1939 par l’Allemagne nazie. Les premières mesures de l’occupant allemand sont celles dirigées contre les Juifs, calquées sur les lois discriminatoires inspirées de celles de Nuremberg. Très rapidement les Juifs sont expulsés de leurs, villes, villages, quartiers ; ils sont parqués dans des ghettos. Une telle concentration provoque des maladies et la famine. C’est en février 1940 qu’est créé le ghetto de Varsovie, composé de deux parties qu’enjambait un seul point de passage. En novembre 1941 est promulgué un décret punissant de la peine de mort chaque juif qui sortirait du Ghetto. Le 22 novembre 1941, huit Juifs dont six femmes sont exécutés. De Berlin arrive l’ordre de déporter tous les juifs vers les camps nazis d’extermination. Des rafles, arrestations, déportations se succèdent, le Ghetto devenant peu à peu l’antichambre d’Auschwitz, de Treblinka et de Maidanek. Des trains emportent quotidiennement, d’Umschlag Platz vers les camps, des femmes, enfants, vieillards, valides ou malades.
Un jour, les juifs du Ghetto de Varsovie voient, atterrés, le grand pédagogue, Janusz Korczak, accompagnant le cortège d’enfants juifs de l’orphelinat qu’il dirigeait, dans leur dernier voyage… Des émissaires, témoins oculaires de la tragédie des Juifs de Pologne, Samuel Zygielbojm à Londres et Jan Karski à Washington alertent, en vain, le monde libre : « Si ne faites rien, demain il sera trop tard ».



Alors que la fin semblait inéluctable, une résistance s’organise dans le Ghetto. « Juifs ! N’allez pas volontairement à la mort », est le mot d’ordre qui circule dans le ghetto ; il est diffusé par la résistance qui s’organise au sein de l’Organisation Juive de Combat. « Debout et luttons pour vivre ! » peut-on lire sur les tracts. Des jeunes gens et jeunes femmes qui composent l’Organisation Juive de Combat sont issus des mouvements de jeunesse de gauche comme de droite, ils sont religieux ou laïques, sionistes ou communistes ; ils représentent l’Hashomer Hatzaïr, le Bund, le Dror, le Betart le P.P.R. (communiste)et le Par.



Leur chef Mordekhai Anielevitch (membre de l’Hashomer), a pour adjoint Marek Edelman (du Bund). Avec un courage extraordinaire, ils affrontent avec des armes de fortune une armée allemande surarmée, disposant d’armes lourdes, de tanks et de lance-flammes. Pourtant, le premier jour du soulèvement, le 19 avril 1943 à 14 heures, les nazis, surpris par la contre-offensive des insurgés juifs, se retirent. Partout dans la ville fantôme des combats font rage. Pour ces jeunes Juifs, il faut durer au maximum. Alors que le général SS von Stroop pensait liquider la révolte en quelques jours, elle va durer deux mois. Encerclée, épuisée, affamée, sans armes, l’élite de la jeunesse juive n’aura le choix qu’entre la solution consistant à se donner la mort, comme Mordekhai Anielewitch, ou celle d’essayer de s’échapper par les égouts comme le fit Marek Edelman.



Ils s’appelaient Mordekhai, Cyvia, Hersz, Tosia, Kazik et tant d’autres qui, tous de jeunes et magnifiques combattants, ont pris les armes pour ébranler l’indifférence du monde, pour défendre leur liberté et la nôtre. Ils ont défendu au plus haut point les hautes valeurs juives et humanistes. En Israël, le Kibboutz Lohamei Haghetaot, en Galilée, fondé par les rescapés du ghetto de Varsovie, perpétue le souvenir des combattants.



Soyons nombreux à leur rendre hommage en ce 67e anniversaire du Soulèvement du Ghetto de Varsovie.



(Claude Hampel est membre du comité directeur du CRIF et président délégué de sa commission du souvenir ).




Avril 1943 - Avril 2010 : Commémoration du 67ème anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie



La commission du souvenir du CRIF, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah, organise, dimanche 18 avril 2010 à 15h00 précises, au Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy-l’Asnier - 75004 Paris, la Commémoration du 67ème anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie



Programme :



Parvis du Mémorial : 15 h 00



Accueil : Claude Hampel, président délégué de la commission du Souvenir



Ouverture : Eric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah



Intervention : Shlomo Morgan, ministre conseiller politique près l’ambassade d’Israël



Intervention : Janucz Styczek, chargé d'affaire près l’ambassade de Pologne



Talila, Un chant yiddish



Allocution : Richard Prasquier, président du CRIF



Talila, « Zog nit Keynmol » - Le Chant du ghetto – « ne dis jamais… »



Lecture : Bathia Baum, traductrice et professeur de yiddish
Texte bilingue yiddish/français du poème de Katzenelson « Chant du Peuple Juif Assassiné »



Prise de parole : Arielle Schwab, présidente de l’Union des Etudiants Juifs de France



Sonnerie aux morts, musique de la Garde Républicaine



Prières : « El Male Rahamim » et « Kaddish » par le Rabbin Mevorah Zerbib
Minute de silence



Clôture de la cérémonie



Photo : D.R.