La bestialité de l’acte est innommable. Mais ce massacre pose également d’autres questions, qu’il ne faut pas occulter : l’absence totale de réactions de nos médias audio-visuels (certes il y a le drame au Japon, mais ce n’est pas une raison suffisante), la façon dont les victimes sont qualifiées : le terme «colons» revient continuellement. C’est un choix idéologique mais c’est aussi une façon de déshumaniser les victimes. Le terme anglais «settlers» n’a pas la même connotation. J’ai pensé à ces enfants juifs assassinés par les nazis à Auschwitz, que la propagande communiste enrôlait après coup dans ses rangs, en les qualifiant d’antifascistes. La qualification était alors apparemment positive, elle est ici négative, mais dans les deux cas, il s’agissait, et il s’agit toujours, de masquer le fait que les victimes étaient juives.
Enfin, il y a la faiblesse des réactions du côté palestinien, et surtout les ignobles cris de joie émis par le Hamas. J’espère que ceux qui affrètent le bateau pour porter aide à ce « camp de concentration » qu’est Gaza, s’en souviendront. Mais je ne pense pas que la capacité d’indignation de Stéphane Hessel, tellement obnubilée par Israël, ira jusqu’à dénoncer sans réserve ces assassinats…
Le CRIF horrifié par l’attentat d’Itamar (communiqué publié le 13 mars 2011)
Le CRIF est horrifié par l’assassinat pendant la nuit du 11 mars 2011, des parents et des trois enfants d’une famille israélienne à Itamar.
Il a été déçu par la faiblesse et l’ambigüité des réactions de l’Autorité Palestinienne, et écœuré par le soutien apporté par le Hamas à cette action innommable.
Il espère que ceux qui décrivent ce dernier mouvement sous des couleurs anodines sortiront de leur aveuglement et de leur confusion entre ingénuité humanitaire et soutien au terrorisme.
Le CRIF est enfin scandalisé par les nombreux commentaires qui, en utilisant les termes de «cinq colons», alors que trois sont des enfants dont un bébé de trois mois, ont pour effet de déshumaniser les victimes et de donner des explications, voire des justifications, à ces assassinats particulièrement bestiaux.
Photo : © 2011 Erez Lichtfeld