Editorial du président
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Publié le 14 Décembre 2010

L’éditorial de Richard Prasquier, président du CRIF : «Boycott : Martine Aubry a remis les pendules à l’heure»

Martine Aubry avait été d’une grande clarté au diner du CRIF du 8 Novembre 2010. Elle avait déclaré que loin de faciliter la paix, ceux qui prônent le boycott contre Israël portent l’intolérance et la haine.



En ces jours où la coopérative israélienne Agrexco importe, sur la demande même des producteurs, des fraises venant de Gaza, parfaitement sourcées, l’appel au boycott devrait clairement apparaitre pour ce qu’il est : un prétexte pour instiller dans la population de notre pays l’idée que Israël est un état illégitime. C’est exactement ce qu’écrit son « théoricien », Omar Barghouti, qui à compte personnel n’a jamais eu l’intention de boycotter l’Université de Tel-Aviv où il étudie et où il bénéficie de la liberté entière d’expression.
Je voudrais ici rendre hommage à la position courageuse de Martine Aubry. Elle lui a valu de la part des militants BDS non seulement des critiques, mais des insultes et même une intrusion violente et inédite jusque-là du groupe à la séance du Conseil Municipal de Lille.
Car il y a une particularité que seuls les aveugles politiques professionnels ne veulent pas considérer, c’est que le mouvement BDS aussi humaniste qu’il essaye de paraitre est d’une extraordinaire intolérance, d’un mépris pour la loi du pays et pour la libre opinion avec une potentialité de violence par laquelle il espère tétaniser ses opposants. Ceux qui ont connu les ambiances des procès où sont jugés les incitateurs au boycott le savent bien.
La République doit réagir et affirmer ses valeurs. L’appel au boycott est un appel à la discrimination. Il est important que la Première secrétaire du Parti Socialiste ait, elle aussi, après les pouvoirs publics, remis les pendules à l’heure. Ce n’est pas prendre parti dans le débat politique partisan que de l’écrire.
Photo : © 2010 Alain Azria