Editorial du président
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Publié le 24 Mars 2010

Le PCF dit n’importe quoi… encore une fois

Le 16 juillet 2008, Ian Brossat pour le Parti Communiste Français, lors d’une intervention au Conseil de Paris, expliquait qu’en « souhaitant attribuer à l’un de ses espaces la dénomination promenade David Ben Gourion, la Ville de Paris honore un homme autant qu’une histoire. » Il ajoutait que « le groupe communiste comprend bien évidemment le sens de cette proposition qui inscrit l’Etat d’Israël au cœur de notre Ville » Néanmoins, « cette dénomination est un geste fort parce que symbolique, l’histoire complexe de cette région du monde n’est pas seulement celle d’un homme, alors que ces dernières années témoignent d’un combat permanent et douloureux pour la paix. Nous aurions aimé que la Ville de Paris aille au bout de son geste et dise aussi son souhait de paix. Nous aurions voulu qu’elle rappelle symboliquement le droit et le combat des Palestiniens qui luttent eux aussi pour un Etat. Dans l’inexistence de cet Etat, des hommes et des femmes connaissent des souffrances ininterrompues, c’est pourquoi nous renouvelons la proposition que nous avions déjà faite d’un espace dédié à Monsieur Yasser Arafat tout comme il en existe un pour Monsieur Yitzhak Rabin. »




Le 11 mars 2009, le Parti Communiste Français changeait de ton et exprimait cette fois sa « consternation », à l’annonce de l’inauguration d’une « Esplanade Ben Gourion », le 13 avril prochain à Paris, en présence du Président israélien Shimon Pérès. Le communiqué du PCF est ainsi rédigé : « Le Parti communiste français exprime sa consternation devant une telle initiative. Alors que l’Assemblée générale de l’ONU a récemment adopté le rapport Goldstone qui accuse explicitement Israël de crimes de guerre, voire de crimes contre l’Humanité, il est inacceptable que la Ville de Paris puisse ainsi apporter un soutien explicite et une légitimation à la politique d’Israël qui continue de bafouer le droit international, qui multiplie les provocations et poursuit sans relâche la colonisation des terres palestiniennes, et dont l’agression contre les Palestiniens de Gaza fit 1400 morts dont une majorité de civils. Une telle initiative est d’autant plus condamnable que la Ville de Paris n’a jamais accepté d’attribuer le nom de Yasser Arafat à un lieu public, comme l’ont proposé plusieurs fois les élus communistes, préférant valoriser un lien unilatéral à Israël. Le PCF affirme son opposition à une inauguration qui constitue un acte contre la paix et contre la justice. Il prendra les initiatives qui s’imposent. Dans le contexte actuel, c’est l’esprit de responsabilité qui devrait l’emporter de la part de toutes celles et ceux qui veulent sincèrement contribuer à une solution politique juste et durable au conflit du Proche-Orient. »



Le PCF qui, ne représente aujourd’hui plus rien (2,5% ou 3% de l’électorat), pense qu’en empêchant qu’une esplanade prenne le nom de Ben Gourion, ce serait un GRAND geste de paix ou que cela contribuerait à la paix dans cette région du monde (sic). Mais, dans son aveuglement, le PCF continue de magnifier la cause palestinienne et pour les petits enfants de Georges Marchais, le soutien à cette cause est d’essence quasi religieuse. Arafat est devenu le petit père des Peuples et Ben Gourion n’est finalement pour le PCF que le grand Satan. Amen, la messe est dite.



Marc Knobel



Photo : D.R.