Stéphane Hessel est vraiment fâché avec les mots. Lui dont le titre d’honneur particulier était d’avoir été un « des rédacteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », a dû admettre qu’il n’était alors qu’un jeune fonctionnaire subalterne en situation de simple observation. A ce titre, faudrait-il considérer comme vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale tous les observateurs et fonctionnaires que le hasard a conduits à la salle de capitulation de l’Allemagne à Berlin en mai 1945 ?
Mais il est plus grave. Lorsque, à la fin de son entretien, Stéphane Hessel s’insurge contre « la destruction programmée du peuple palestinien », que suggère-t-il ? Qu’Israël est en train d’organiser un génocide. Bien sûr, il utilise un euphémisme, bien sûr il niera cette interprétation. Mais le mal est fait, l’horrible accusation peut s’insinuer en catimini.
Le CRIF, qui s’est jusque-là gardé d’attaquer Stéphane Hessel en justice, n’est pas dupe. Au-delà des insultes, nous assistons à une tentative très organisée de délégitimer toute parole en défense d’Israël dans l’espace d’expression publique. La campagne qui se déroule actuellement, avec virulence et obstination, afin de briser la carrière universitaire de P.A.Taguieff, tout simplement parce qu’il ne s’exprime pas suivant les critères de la bonne-pensance anti-israélienne généralisée, en est un exemple frappant. Il y a va de la vérité de l’information, un thème qu’un militant des Doits de l’Homme véritable devrait avoir à cœur à préserver.
Richard Prasquier,
Président du CRIF