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Publié le 25 septembre dans Le Figaro
La chanson, qui avait été publiée sur Youtube, Deezer, Spotify et Apple Music, a été diffusée à l'audience. On peut notamment entendre les paroles suivantes : «J'ai chaud à la tête devant le barbecue. Si les merguez sont casher, j'aurai peut-être la corde au cou».
La procureure a souligné le caractère manifestement antisémite de la chanson incriminée, dans laquelle «le barbecue renvoie aux fours crématoires (...) en tournant en dérision la Shoah».
A la barre du tribunal correctionnel, l'ancien acolyte d'Elie Semoun, barbe fournie, bermuda et baskets, a nié être le chanteur et l'auteur de cette chanson, écrite selon lui par un détenu dans le cadre d'un «atelier de chanson potache» dispensé en prison, et interprétée par un imitateur «de Joe Dassin».
Face aux différentes associations antiracistes, parties civiles, le polémiste de 53 ans a estimé que ces organisations, «minoritaires» face à ceux qui «rient» de ses provocations, cherchaient à le «faire taire» en l'excluant du débat public. Avant de s'éclipser, refusant ainsi de répondre à leurs conseils ou au procureur.
Les avocats des parties civiles ont dénoncé une «dérobade», tandis qu'à la barre Marc Knobel, président de l'association «J'accuse» et fils de déporté juif, s'est désolé que Dieudonné «vienne à nouveau cracher sur les tombes de ceux qui ont souffert». Dans sa plaidoirie, Alain Jakubowicz, avocat de la Licra, a dénoncé «l'obsession des juifs (...) de ce génie de la communication», un ancien «compagnon de route» de l'association dans les années 1990.
Contre la compagne de Dieudonné, Noémie Montagne, absente, la procureure a requis 20.000 euros d'amende pour injure publique à caractère racial, car étant selon les plateformes numériques la propriétaire des comptes sur lesquels ont été publiées la chanson et la vidéo.
Dieudonné était également jugé pour appel illicite aux dons, ayant publié un message en amorce de la vidéo appelant à la partager «en masse (...) afin de lui permettre de payer son amende». L'avocate du polémiste, Isabelle Coutant-Peyre, a elle avancé l'argument de la liberté d'expression en défense de ses clients. Habitué des tribunaux, Dieudonné a été plusieurs fois condamné pour ses sorties antisémites. Jugement le 27 novembre.