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Publié le 29 janvier sur le site de France Info
"Président Trump n'est qu'une sombre merde. Vous voyez, je ne dirais jamais ce genre de choses dans un discours public, mais quelqu'un d'autre oui, quelqu'un comme Jordan Peele." C'est une citation prononcée dans une vidéo mettant en scène Barack Obama. Mais "le président Obama a-t-il dit cela ? Non, mais c'est plutôt réaliste", répond Paul Scharre, expert au Centre pour une nouvelle sécurité américaine. Il s'agit en fait d'une vidéo truquée, réalisée par Jordan Peele dans laquelle il fait dire ce qu'il veut à l'ancien président américain.
"Ça s'appelle un 'deepfake'. C'est une fausse vidéo qui utilise la technologie d'apprentissage profond", explique l'expert américain. Des fausses vidéos de plus en plus difficiles à repérer. "Les experts en sécurité pourraient faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui est faux, mais une personne lambda peut facilement croire que cette vidéo est réelle", poursuit-il.
Deux astuces pour reconnaître une "deepfake"
Alors voici deux astuces pour débusquer les vidéos truquées. "Vous pouvez voir, si vous regardez d'assez près et utilisez le bon équipement, des changements de couleur à cause du pouls et du sang qui circule. Ça n'arrive pas dans les vidéos truquées, donc c'est le signe que c'est faux. Il y en a un autre : dans beaucoup de vidéos truquées, les gens ne clignent pas des yeux", conseille Paul Scharre.
Pour l'heure, comme les fake news, les deepfake représentent aujourd'hui une menace pour la démocratie. "Au cours des deux prochaines années, nous verrons des vidéos truquées jouer un rôle dans les campagnes politiques aux États-Unis ou en Europe. Avec la technologie qui s'améliore, nous verrons des gens créer de fausses vidéos pour essayer d'influencer la campagne, de salir les candidats, et ce sera un défi pour les démocraties. C'est un bras de fer entre ceux qui créent des vidéos et les chercheurs en sécurité qui essaient de mettre au point des outils de détection efficaces", conclut l'expert.
Le département de la Défense américain a débloqué 68 millions de dollars pour financer des projets pour lutter contre les "deepfake"