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Publié le 13 février dans Le Progrès
Les 22 lots polémiques ont été retirés de la vente. L’étude Bremens-Belleville, située à Lyon 2e, ne proposera finalement pas aux enchères, mardi 16 février, d’objets nazis, dans le cadre de l’adjudication d’armes anciennes et de souvenirs historiques. Une décision propre au vendeur qui a récupéré ses biens, selon la société.
Une enquête pénale ouverte
Le Crif avait saisi mercredi le parquet de Lyon, pour faire annuler la vente. Les articles nazis avaient préalablement été repérés par Axel (1), un « juriste et lanceur d’alerte », selon sa description. Depuis le début de l’année, « quatre heures par jour », cet « amateur d’art » scrute le web, pour faire cesser ces transactions.
À Lyon, il avait découvert la cession imminente de dagues nazies, de casques de la Luftwaffe et de la Wehrmacht ou encore d’une casquette de la Schutzstaffel (SS).
Cette dernière était estimée à au moins 2 000 euros. Des photos, un temps mises en ligne sur www.interencheres.com, floutaient les croix gammées, présentes sur certains articles.
L’étude Bremens-Belleville considère être restée dans le cadre de la législation. Si la vente d’objets nazis n’est pas interdite, leur exposition en ligne est illégale, estime au contraire l’avocat du Crif, Me Kaminski. Il salue « la sage décision de les retirer de la vente, qui consacre l’idée qu’ils devraient sortir de toute forme de commerce. »
Début février, le procureur de la République de Rodez avait saisi un lot d’objets nazis qui devait être proposé aux enchères, après un signalement du Crif. Sollicité, le parquet de Lyon indique qu’une enquête pénale a été ouverte concernant la vente du 16 février, sans préciser s’il s’apprête à prendre une décision similaire.
En France, d’autres ventes d’objets nazis ont été mises en échec depuis le début de l’année, dont une en Haute-Loire, avec l’appui du lanceur d’alerte Axel. « Je veux que les mecs sachent que je les suis à la culotte, déclare-t-il. On ne peut pas exhiber des uniformes, des insignes, quoi que ce soit, émanant d’une organisation criminelle et reconnue comme telle. »
À Lyon, une précédente vente aux enchères comprenant des objets nazis avait suscité la polémique, le 15 octobre.