- English
- Français
Publié le 27 octobre dans BFM TV
Le tribunal administratif a validé l'arrêté préfectoral pris la semaine dernière obligeant la fermeture du lieu de culte. Les responsables de la mosquée avaient déposé un recours qui a été rejeté ce mardi par la justice. Ils vont intenter une action devant le conseil d'Etat.
La mosquée de Pantin a fermé ses portes mercredi dernier après que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé sa fermeture à la suite de l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Le ministre a immédiatement réagi à la décision du tribunal administratif de Montreuil relayant la décision de la justice.
Le tribunal administratif de Montreuil vient de confirmer la fermeture administrative de la mosquée de Pantin.
Les instances dirigeantes de cette mosquée avaient relayé la vidéo ciblant Samuel Paty.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 27, 2020
La mosquée de Pantin, qui rassemble 1 300 fidèles, est visée par l'arrêté pris par la préfecture de Seine-Saint-Denis après la diffusion sur sa page Facebook de la vidéo du père d'une collégienne de Conflans-Sainte-Honorine qui appelait à la mobilisation contre Samuel Paty. La vidéo avait été rapidement retirée après l'assassinat du professeur d'histoire-géographie.
Les autorités dénoncent également la présence d'un imam qualifié de radical au sein du lieu du culte.
Le recteur de la mosquée et de la Fédération musulmane de Pantin, M'hammed Henniche, était également visé par cet arrêté, qui imposait la fermeture pendant six mois, pour des propos tenus en 2018 sur son compte personnel Facebook appelant les internautes à retirer leurs enfants de l'école publique.
Lors de l'audience qui s'est tenue lundi après-midi devant le tribunal administratif de Montreuil, le recteur de la mosquée a dénoncé "un engrenage", expliquant qu'au moment de la diffusion de la vidéo, il ne pensait pas "arriver" "à ce qui s'est passé le 16 octobre". Ses avocats ont d'ailleurs reconnu "la faute morale", insistant que la vidéo avait été immédiatement retirée après l'attentat, et regrettant qu'on fasse de la mosquée de Pantin "un exemple".
"Le rendre comptable par un regard rétroactif de la tragédie intervenue est absurde, étant observé que Monsieur Mohammed Henniche n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire", déplore aujourd'hui dans un communiqué Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth, les avocats de la mosquée.
Les avocats rappellent également que l'imam Ibrahim Doucouré, visé par l'arrêté préfectoral, accusé d’être « impliqué dans la mouvance islamiste radicale », s'est mis en retrait de ses activités au sein de la mosquée. C'est "un geste fort d’apaisement qui était de nature à répondre aux préoccupations du ministère de l’Intérieur", poursuivent les deux avocats, rappelant que la mosquée de Pantin était depuis des années dans le dialogue avec les autorités locales. Ils regrettent que cette décision de justice "prive des milliers de fidèles de leur liberté de culte". La mosquée de Pantin fait donc appel de cette décision et saisit le conseil d'Etat.