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Publié le 15 juin dans Le Parisien
La préfecture de police n'a pas tardé à réagir. Une heure après la mise en ligne d'une vidéo diffusée par l'hebdomadaire Valeurs actuelles, elle a annoncé qu'elle allait saisir la justice. La raison? Des cris de «sales juifs» entendus dans la foule réunie sur la place de la République, à Paris, où plus de 15 000 personnes étaient rassemblées pour dénoncer les violences policières et le racisme, samedi, à l'appel du comité Adama Traoré.
"Sales juifs" scandé par les manifestants. Le préfet de Police signale ces propos antisémites à la justice. pic.twitter.com/3aSaQfmvjK
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 13, 2020
La séquence d'un peu plus d'une minute, largement partagée sur les réseaux sociaux, montre des manifestants haranguant des militants d'extrême-droite de Génération identitaire, venus déployer une banderole dénonçant le « racisme anti-blanc » sur le toit d'un immeuble voisin de la place de la République. C'est alors qu'on entend à plusieurs reprises cette insulte antisémite, sans voir qui la prononce ni savoir s'il s'agit d'une ou plusieurs personnes.
Mélenchon s'en prend à la préfecture de police
« " Sales juifs " c'est ce qu'on peut entendre dans les fausses manifestations antiracistes vrais rassemblements haineux d'extrême gauche, a jugé sur Twitter Eric Ciotti, le député LR des Alpes-Maritimes. Le gouvernement laisse la violence s'exprimer et la société se radicaliser. Stop ou encore? ».
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise et présent samedi place de la République, a dénoncé le communiqué de la préfecture, estimant qu'il « incite à la haine en colportant des ragots antisémites. « Méthodes indignes pour diviser, semer la haine et défigurer la marche pacifique des antiracistes », Mélenchon sur Twitter.
La manifestation a par ailleurs été marquée à partir de 17h30 par des tensions entre une petite partie manifestants et les forces de l'ordre. Ces dernières ont répliqué à des jets de projectiles par des charges et des tirs de gaz lacrymogène.
Dès 14h30, des milliers de personnes s'étaient rassemblées sur la place de la République, la police les empêchant de s'ébrouer vers l'Opéra, lieu initialement prévu par les organisateurs comme point d'arrivée. Les derniers manifestants présents ont finalement commencer à se disperser un peu après 19 heures.