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Le Crif salue la mémoire des 13 militaires français morts au Mali et adresse à leurs familles ses condoléances attristées.
N'oublions jamais que ces soldats combattent le terrorisme islamiste. Ils sont l'honneur de notre pays. @florence_parly @EmmanuelMacron— CRIF (@Le_CRIF) November 26, 2019
Publié le 27 novembre dans Le Parisien
Petit, déjà, Pierre-Emmanuel Bockel voulait être pilote. La passion des airs l'a cueilli alors qu'il était à peine adolescent, et le jeune homme a su très vite qu'il voulait y dédier sa vie. Âgé de 28 ans, lieutenant au 5 e régiment d'hélicoptères de combat à Pau, il était engagé dans l'armée depuis 2011. Et fait partie des 13 soldats décédés lundi dans un accident impliquant deux hélicoptères, alors qu'ils étaient en mission au Mali lors d'une opération visant un groupe terroriste.
« Il a passé son brevet de jeune pilote à 15 ans », nous confie au téléphone son père, le sénateur centriste et ancien secrétaire d'État à la Défense (2008-09) Jean-Marie Bockel, lui-même colonel de réserve de l'Armée de terre. « Voler, c'était sa passion. Et il voulait s'engager pour son pays… », poursuit-il, la voix tremblante. « Il était fou d'aviation depuis son plus jeune âge. Il était très heureux dans son métier. C'était un grand gaillard, épanoui et costaud. Il était tellement heureux d'être dans l'armée », appuie de son côté Chantal, une petite-cousine.
Il ne voulait pas inquiéter ses parents
Pierre-Emmanuel Bockel n'a que 20 ans quand il s'engage dans l'armée. Il franchit une à une les étapes et obtient les diplômes qui lui permettent de devenir tour à tour pilote d'hélicoptère de manoeuvre Puma, puis Cougar rénové, dédié au transport de troupes en terrains difficiles. C'était « un pilote opérationnel performant et sportif d'excellent niveau », salue de son côté le ministère des Armées, rappelant qu'il a plusieurs fois été médaillé pour son action.
« C'était un fils merveilleux. Un type gentil, ancien scout, ouvert aux autres, et très fier de servir, poursuit Jean-Marie Bockel. Il nous minimisait toujours ses missions, il savait que c'était à chaque fois dangereux. Mais il ne voulait pas inquiéter ses parents, il voulait nous rassurer. » C'était sa « 4e Opex » (opération extérieure, NDLR). Mais, très proche de sa famille, il tentait toujours de garder un peu le contact avec son père, son frère et ses trois sœurs. Et surtout, avec sa fiancée.
Ils devaient initialement se marier au mois d'août. Et attendaient ensemble leur premier enfant. « Nous sommes infiniment tristes, lâche Jean-Marie Bockel. On était très fiers de lui avant. On est infiniment fiers de lui maintenant ».