Lu dans la presse
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Publié le 13 Novembre 2020

France - Trois personnes condamnées pour des agressions visant des Asiatiques

La cour d'appel de Paris a aggravé les condamnations de trois hommes âgés de 21 ans, jugés pour des agressions visant des personnes d'origine asiatique. Elle a prononcé jeudi des peines de deux à sept ans de prison.

Publié le 13 novembre dans 20 Minutes

Jusqu’à sept ans de prison. Ce jeudi, la cour d'appel de Paris a condamné trois jeunes hommes. Ils étaient jugés pour des agressions visant des personnes d’origine asiatique, aggravant les condamnations de première instance. Ils ont finalement écopé de peines allant de deux à sept ans de prison.

Pour deux d’entre eux, ces peines ont également été assorties d’une interdiction de se rendre, pendant trois ans, à Vitry-sur-Seine et Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), ainsi que dans le 13e arrondissement de Paris. C’est principalement dans ces lieux de vie de la communauté asiatique que les faits se sont produits, entre février et avril 2019.

Décision « historique »

L’enquête avait permis d’identifier une trentaine de victimes de vols au mode opératoire identique, accompagnés de violences. En première instance, le tribunal correctionnel de Créteil avait condamné les trois prévenus à des peines allant de 18 mois à six ans de prison.

Décrit comme le leader du groupe, Ilyes Z., 21 ans, a été condamné en appel à sept ans de prison, avec maintien en détention. A l’énoncé du jugement, il s’est emporté, se levant de son siège et se tirant les cheveux, les yeux embués de larmes. Les deux autres prévenus, 21 ans également, sont restés calmes.

Marvin V. a écopé de six ans de prison et Joachim P., qui comparaissait libre, de deux ans ferme. Tous trois devront indemniser leurs victimes.

Pour Sun-Lay Tan, porte-parole du Comité sécurité pour tous, cette décision est « historique ». « On espère que cela va dissuader les agressions car on va pouvoir dire qu’agresser un Asiatique ne sera plus impuni », a-t-il déclaré à l’AFP à l’issue de l’audience.

« Un déferlement de haine anti-asiatique »

« C’est un message très important, de sévérité » et « bienvenu dans un contexte très particulier du Covid-19 où l’on assiste à un déferlement de haine anti-asiatique », a abondé Kaltoum Gachi, avocate du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples ( MRAP), qui était partie civile.

Pour Me Fadila Ouadah-Benghalia, avocate de Joachim P., « les prévenus ont parfaitement compris la gravité de leurs actes et l’ont reconnue ».

Mais Me Pierre Deval, avocat d’Ilyes Z., a regretté auprès de l’AFP une « peine excessive ». « C’est un assommoir », poursuivant une « logique de sanction », dépourvue de « de tout impératif pédagogique », a-t-il déploré, en soulignant la jeunesse de son client.

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